Dans un long entretien publié par Le Monde le 2 septembre, Viviane Reding a été interrogée, notamment, sur les récents démantèlement de campements de Roms en France. Voici un extrait de cet entretien.

Que pensez-vous du démantèlement de campements de Roms et des expulsions qui ont créé la polémique en France, deux ans après vos démêlés avec Nicolas Sarkozy sur ce thème ?

La situation est différente. La France a, à notre demande, modifié sa législation pour renforcer les garanties procédurales en cas d'expulsion. Elle a adapté ses lois aux standards européens. Cette fois, la circulaire qui encadre les récentes décisions préfectorales a été signée par sept ministres et le problème n'est pas résumé à la seule répression.

Désormais, les éloignements font, à ma connaissance, l'objet d'une décision préalable de la justice. Les personnes concernées sont informées individuellement et il ne s'agit pas d'éloignements en masse. Le démantèlement de camps illégaux et insalubres reste une question nationale, il n'y a pas de droit européen en la matière.

La France s'est par ailleurs engagée à reloger ces populations, à scolariser les enfants et à ouvrir une partie de son marché du travail aux ressortissants roumains ou bulgares. Bref, elle cherche à intégrer et c'est un changement d'attitude.

Vous avez toutefois envoyé un courrier demandant des explications au gouvernement Ayrault.

Une réunion de travail a eu lieu vendredi 31 août à Bruxelles entre mes services et des experts français pour finaliser les réponses de Paris. La France va devoir modifier la stratégie d'intégration des Roms esquissée par le gouvernement précédent, afin de concrétiser son souci d'intégration. Nous allons l'aider par le biais d'un échange de bonnes pratiques entre les pays de l'Union, au sein d'un groupe que je veux mettre sur pied en octobre. La question des Roms reste un vrai problème européen et je veux que la France s'en saisisse. Nous ne pouvons être confrontés, chaque été, aux mêmes questions.