Le Sénat a débattu dans la nuit du 3 au 4 octobre de l'amendement "Mariani" instituant les tests ADN comme preuve de filiation pour des étrangers en cas regroupement familial, et en cas de doute des autorités françaises.
La commission des Lois avait précédemment décidé de supprimer l'amendement comme inutile, vexatoire et attentatoire à la loi bioéthique.

Le gouvernement, en l'occurrence Brice Hortefeux, après avoir dit que l'amendement était d'origine parlementaire et ne l'engageait pas, a fait le forcing pour le défendre. Devant la résistance des sénateurs, l'UMP a monté un scénario alternatif qui consiste à substituer à l'amendement Mariani, un autre amendement d'origine sénatoriale. Cet amendement édulcore - en apparence - la proposition puisque le test ADN devrait se faire à la demande des intéressés, auprès de la mère seule, sous le contrôle du Tribunal de Nantes.
Voilà de quoi calmer toutes les belles consciences !

Le groupe socialiste et en particulier Monique Cerisier et moi même, avons combattu toutes ces démarches dilatoires qui visent à préparer les esprits à des mesures plus contraignantes et qui ont pour seul objet de caresser l'opinion publique dans un sens que l'UMP et Sarkozy pensent favorable.
Nous avons souligné les réactions des dirigeants africains (A. Wade et A. Konaté) qui ont bien compris que c'étaient leurs concitoyens qui étaient visés et que le système une fois de plus stigmatisait les enfants de couple binationaux.
Une partie des sénateurs de droite (environ quarante) ont voté avec nous contre cet amendement (176 pour, 138 contre).

Ajoutons que le système est totalement irréaliste, impossible à mettre en oeuvre, ce qui confirme qu'il ne s'agit que de mesures d'affichage.
Il y a gros à parier que les éléments durs de l'UMP à l'Assemblée nationale chercheront à revenir à une version plus répressive lors de la commission mixte paritaire.

Merci à toutes celles et à tous ceux qui se sont mobilisés ; c'est un combat sur les principes que nous devons continuer même après ces palinodies.

L'opposition à toutes autres mesures iniques de ce texte liberticide se poursuit dans le débat au Sénat.