La droite du Sénat a dangereusement durci le projet de loi du gouvernement relatif au droit des étrangers en France. Il s’agissait pourtant à l’origine, comme l’a souligné Philippe KALTENBACH, chef de file sur le texte, d’ « un texte d’équilibre, permettant à la fois d’améliorer les conditions d’accueil de celles et ceux qui sont éligibles au séjour en France, de renforcer l’attractivité de notre pays, tout en veillant à lutter plus efficacement contre les filières et l’immigration clandestine ».

Le Groupe socialiste et républicain espérait que la Haute assemblée aborderait ce texte dans un esprit constructif et dépassionné. Il n’en a rien été. Dès l’examen en commission, les sénateurs socialistes ont constaté que le débat se résumait, pour la droite, à un détricotage en règle accumulant les postures politiciennes.

Les sénateurs socialistes et républicains ont donc clairement voté contre ce texte de pur affichage, dans lequel la droite sénatoriale court après l’extrême droite en amalgamant réfugiés et immigrés, et en voulant faire des étrangers des boucs émissaires. Ce texte sénatorial, dans lequel la droite a introduit des quotas, qui ne se pratiquent dans aucun État européen, restreint les conditions d’accès au regroupement familial, ou multiplie les tracasseries et les lourdeurs administratives, est un assemblage de mesures inapplicables, obstacles à l’accueil et à l’intégration des étrangers en France.