Le Président de la République a annoncé hier le choix d’une propulsion nucléaire pour le successeur du Charles de Gaulle. Dès juin dernier, un rapport du Sénat se prononçait pour cette option mais aussi pour une accélération du calendrier. L’éventualité d’un double équipage et de deux porte-avions ne doit pas être écartée.

Le rapport du Sénat proposait aussi de donner à la jeunesse, par concours, le choix du nom du porte-avions de nouvelle génération.

Après 18 mois d’études sur le porte-avions de nouvelle génération, le Président de la République a tranché pour une propulsion nucléaire, comme proposé par un rapport du Sénat de juin 2020 de Olivier Cigolotti (Union centriste – Haute-Loire) et Gilbert Roger (Socialiste, Ecologiste et Républicain – Seine-Saint-Denis).

En raison du système de combat aérien futur (SCAF) le porte-avions sera massif. Du fait de ce gabarit, de l’autonomie et de la flexibilité requises, la propulsion nucléaire s’imposait

Le rapport du Sénat juge qu’il n’y a pas d’obstacle à l’utilisation de catapultes électromagnétiques, dans une dépendance déjà assumée aujourd’hui.

Les sénateurs estiment que la composante « ressources humaines » est une dimension essentielle du projet. La réduction de 10 % de l’effectif, envisagée, est pour les sénateurs un maximum.  

Le rapport juge que le débat sur la construction de deux porte-avions doit être ouvert : le second exemplaire bénéficierait d’économies d’échelle, de l’ordre de 30 % à 40 % ; surtout, il permettrait d’assurer une permanence d’alerte du groupe aéronaval, alors que la disponibilité du Charles de Gaulle est de 63 %. Obtenir la permanence d’alerte n’implique pas de doubler l’ensemble des moyens du groupe aéronaval. Elle impliquerait une augmentation des moyens du groupe aérien embarqué (aéronefs et personnel) d'environ un tiers. L’incendie du SNA La Perle a montré les graves conséquences de formats de flotte trop réduits. 

Le rapport demande aussi une accélération du calendrier pour générer plus rapidement de l’activité pour les chantiers navals, et rendre possible une coexistence entre le futur porte-avions et l’actuel, assurant ainsi, au moins pour un temps, la permanence d’alerte. 

Parallèlement, le Charles de Gaulle pourrait être prolongé au-delà de 2038, après un examen attentif des questions de sûreté nucléaire et de sécurité.

Si un porte-avions européen ne paraît pas un objectif crédible pour le moment, le rapport estime qu’un groupe aéronaval européen l’est. Il favoriserait l’émergence d’une culture stratégique commune européenne. 

Enfin, le rapport suggère d’organiser un concours, ouvert à tous les jeunes, pour déterminer le nom du futur porte-avions de nouvelle génération.

Le rapport du Sénat sur le porte-avions de nouvelle génération