Rare moment de communion hier à l’Assemblée nationale : la chambre a adopté, avec quelques abstentions, mais aucune voix contre, le projet de loi de programmation relatif au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales.

Cela est bon de savoir que nous sommes d’accord lorsqu’il s’agit d’aider les pays plus fragiles que le nôtre. Ce projet de loi vise ainsi à soutenir, accompagner et sécuriser les populations plus précaires, en portant l’aide publique au développement à 0,5% du RNB à la fin du quinquennat en 2022 (contre 0,37% à l’arrivée du Président à l’Élysée), et à 0,7% du RNB à l’horizon 2025.

Alors qu’il arrivait que l’on reproche à l’aide publique au développement de manquer de clarté, cette loi de programmation recentre les fonds sur Haïti ainsi que dix-huit pays d’Afrique subsaharienne avec des priorités sectorielles : lutte contre la pauvreté, climat, santé, éducation, et égalité femmes/hommes. De surcroît, afin de garantir plus de transparence et un meilleur suivi des résultats sur le terrain, une commission d’évaluation de la politique de développement sera mise en place. Parmi les modifications adoptées par l’Assemblée nationale, les députés ont ajouté au texte un mécanisme visant à restituer aux populations les avoirs confisqués par la justice française dans les affaires dites de « biens mal acquis » de dirigeants étrangers, notamment africains.

Cette loi de programmation intervient alors que la France poursuit ses engagements qui se concrétisent sur le terrain. Grâce à la mobilisation des Français au sein du dispositif Covax, 2 milliards de doses ont été commandées pour les pays africains. Les livraisons ont commencé hier, notamment au Nigeria, qui a reçu aujourd’hui 4 millions de doses. Par ailleurs, puisque l’aide au développement ne saurait se résumer à la situation sanitaire actuelle, la France finance par exemple un projet de protection côtière à Saint-Louis au Sénégal à hauteur de 16 millions d’euros, et de sensibilisation de la population aux risques côtiers ou environnementaux, ou garantit l’accès à une eau saine dans le nord du Togo pour près de 300 000 habitants. De quoi donner un nouvel élan à notre politique de développement solidaire, et de contrer la politique de conquête de l’Afrique menée par la Chine…