Le dimanche 5 avril, Vincent TOINEL, mon assistant parlementaire, et moi-même avons été accueillis par MM. Pierre-François MOURIER, notre consul général à San Francisco, et Edouard MAYORAL, conseiller sortant à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) et candidat à sa propre succession.

Le soir, un vin de l’amitié suivi d’un dîner nous ont permis de rencontrer les membres de la section socialiste, dirigée par Mme Gabrielle DURANA, et de la section ADFE, présidée par Mme Yvette CHALOM. Nous avons notamment discuté de la campagne AFE, de la crise économique et financière et de la situation politique française. Plusieurs sympathisants nous ont rejoints au cours de la soirée.

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La matinée du lundi 6 avril a été consacrée à la visite des deux établissements français d’enseignement installés dans la conurbation de San Francisco :

Le lycée français La Pérouse, dirigé par M. Frédéric ARZELIER, a été créé en 1967. Il s’agit d’un établissement conventionné par l’AEFE – le seul aux Etats-Unis avec le lycée Rochambeau de Washington – qui accueille, de la petite section de maternelle à la terminale, 946 élèves (+50% en 4 ans !), dont plus de la moitié sont de nationalité française. Le lycée comprend 3 campus, dont un à Corte Madera (Marine County). Il est géré par un conseil de gestion comprenant notamment 9 parents élus par l’ensemble des parents. Les frais de scolarité vont de 11.350$ à 22.285$ en terminale. L’AEFE demande le versement d’une soulte de 6% sur les écolages, soit 900.000$. Etant donné qu’il y a encore des travaux à financer (250.000$), des emprunts à rembourser et qu’une baisse des effectifs de 4% est anticipée, les écolages vont être augmentés de 8% de la maternelle à la 3ème et de 20% pour le lycée. Au total, le coût de la mesure de prise en charge sera de 500.000$ couverts par une augmentation des frais de scolarité de 500.000$ mais avec un transfert de la charge des familles françaises vers les familles américaines. M. ARZELIER nous a également fait part des difficultés concernant la délivrance des visas aux enseignants et au personnel administratif.

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Le Lycée international franco américain, a été fondé en 1962. Cet établissement homologué par l’AEFE accueille 950 élèves (de la moyenne section à la terminale), dont 80% ne sont pas francophones. L’école se développe bien grâce aux écolages et aux dons des anciens élèves. Les frais de scolarité vont de 15.870$ à 30.120$. Il n’est pas prévu d’acquitter la taxe de 2%. M. MAYORAL, qui est également le principal du collège, nous a montré le chantier du futur pavillon des arts. Lors de notre visite, nous avons eu le plaisir de rencontrer le célèbre slameur Grand corps malade.

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Le midi, nous avons déjeuné avec la proviseure du lycée, Mme Jane CAMBLIN, qui nous a notamment présenté son projet de création d’une antenne en Inde du sud.

L’après midi, nous avons rendu visite à MM. Bernard DIGEON et Pierre VIDEAU, qui dirigent la Bank of the West. Cette filiale du groupe BNP Paribas est la 5ième banque de Californie et la 25ème banque des Etats-Unis. Elle est présente dans 19 Etats américains (700 agences) en tant que banque de dépôt et commerciale.

A Palo Alto, je me suis entretenu avec MM. Jeff CLAVIER (SoftTech VC), Ismael GHALIMI (Intalio), Henri MOISSINAC (Facebook) et Anselm BAIRD SMITH (lala.com). Ces entrepreneurs français ont chacun monté leur start-up dans le domaine des technologies de l’information et de la télécommunication (logiciels d’entreprises, web 2.0, vente de musique en ligne). Ils nous ont expliqué le mode particulier de fonctionnement de l’économie dans la Silicon Valley.

A Menlo Park, j’ai visité les locaux de la société Tesla Motors, qui produit une voiture électrique de sport tout à fait remarquable par ses performances (de 0 à 100 km/h en moins de 4 secondes ; autonomie : 350km ; vitesse maximale : plus de 200km/h) et sa pollution zéro. Yannick ROUX, un ingénieur français, nous a présenté le processus de construction de cette voiture, qui est désormais vendue en Europe. Tesla Motors a déjà pris 500 commandes pour une future berline familiale qui devrait être commercialisée à partir de 2012.

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Le mardi 7 avril, nous avons visité le bureau local de l’agence UBIFRANCE. Son chef, M. Stéphane ALISSE, anime une équipe d’une quinzaine de personnes, dont quatre volontaires internationaux (VIA). Le bureau de San Francisco est en charge du secteur de l’innovation pour l’ensemble des Etats-Unis et héberge les correspondants des trois autres bureaux d’UBIFRANCE aux Etats-Unis (New-York, Chicago, Atlanta).

Après m'être entretenu avec les responsables sectoriels (technologies de l’information et de la communication, agroalimentaire, biens de consommation, biens d’équipement, biotechnologies), nous avons longuement abordé la question des relations entre UBIFRANCE et les chambres de commerce et d'industrie françaises à l'étranger. Une convention quadripartite (DGTPE/UBIFRANCE/ACFCI/UCCIFE) a été signée le 23 avril 2008 afin de clarifier les missions entre les différents acteurs: les chambres de commerce en France sont censées mettre les entreprises françaises en relation avec UBIFRANCE, qui se charge de les aider à mettre un pied sur le marché étranger. Si une entreprise souhaite s’implanter à l'étranger, UBIFRANCE passe le relais à la chambre de commerce et d'industrie française à l’étranger, qui facilite l’implantation locale des entreprises.

Les locaux d’UBIFRANCE hébergent également le bureau de l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII), dont la mission consiste à attirer les entreprises américaines en France. Le bureau de San Francisco est animé par six personnes, dont deux sont en charge des entreprises de la Silicon Valley. Mme Morgane JACQUAT, chargée d’affaires, m’a présenté les activités de l’AFII dans l’ouest américain.

A l’université de Berkeley, nous avons visité un incubateur de start-up. Cette structure accompagne, généralement pendant une année, d’anciens étudiants dans leur projet de création d’entreprise. L’incubateur de Berkeley héberge sept sociétés, dont Fruition sciences. Créée en 2007 par MM. Thibaut SCHOLASCH et Sébastien PAYEN, elle a développé un système de capteurs posés sur les pieds de vigne qui permettent aux viticulteurs d’améliorer l’irrigation de leur vignoble et in fine la qualité de leur vin.

Le midi, nous avons déjeuné avec MM. Jerome S. ENGEL et David CHARRON, respectivement directeur et directeur adjoint du centre Lester pour l’entreprenariat etl’innovation de l’université de Berkeley. Ils nous ont notamment expliqué que le rôle d’un incubateur de start-up est de créer un environnement permettant d’attirer les investisseurs.

L’après-midi, M. SCHOLASCH nous a conduits au domaine viticole de Hartwell, où nous avons été accueillis par M. Benoît TOUQUETTE, un jeune viticulteur français. Cette propriété a été fondée en 1997 par un entrepreneur américain qui a fait fortune dans le secteur de la plomberie.

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Le mercredi 8 avril, nous avons visité la chambre de commerce et d’industrie franco-américaine de San Francisco, où nous avons été reçus par Mme Carole GRANADE, sa directrice. La chambre comprend 300 membres et organise une cinquantaine d’événements chaque année (conférences de mise en réseau, soirée Beaujolais, déjeuners des femmes, etc.). Elle est complètement autofinancée et aide les entreprises françaises à s’implanter dans la région. La question des relations avec UBIFRANCE reste à préciser même si elles sont en l’occurrence bonnes mais peu actives.

Au consulat général de France, M. Jean-Charles LEDOT, chef de chancellerie, a bien voulu nous accueillir. Il nous a fait visiter les services des visas (Mme Sylvie ARDRY), le bureau de l’état-civil (Mme Marie-Aude MARQUES) et le bureau de la nationalité, du notariat et des questions juridiques (M. Anthony BEDOUSSAC). La circonscription consulaire de San Francisco couvre un territoire grand comme sept fois la France (20.000 personnes sont inscrites au registre consulaire). Le consulat général de San Francisco fait partie des 10 postes pilotes expérimentant la délivrance de passeports biométriques (ce nouveau système devrait être mis en service le 21 avril et obligera nos concitoyens à se déplacer deux fois au consulat). Chaque année, 1.200 actes d’état civil sont dressés. Quant au service des visas, il délivre 5.000 titres par an (le consulat général de San Francisco est l’un des 5 postes pilotes délivrant des visas biométriques). Une dizaine de Français sont actuellement incarcérés dans les prisons de la circonscription.

L’après-midi, j’ai donné une conférence au centre d’études européennes de l’université de Berkeley sur la réponse européenne à la crise économique et financière mondiale. Une trentaine de personnes (PhD et professeurs) y ont assisté.

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Le soir, lors d’un dîner offert par le consul général, j’ai rencontré M. Thomas E. HORN (président du comité de coopération entre Paris et San Francisco), M. Patrick PERRIGAULT (avocat, i-shine) et M. Jean-Louis GASSEE (associé-gérant de Allegis Capital, société de capital risque).

Le jeudi 9 avril, nous nous sommes rendus à la société Systra, où nous avons été accueillis par M. Dominique RULENS. Cette filiale ingénierie de la SNCF et de la RATP travaille actuellement sur le projet de ligne ferroviaire à grande vitesse Sacramento – San Diego (1.200 km), dont la mise en service est prévue pour 2020 (premiers appels d’offre : début 2011). Le futur TGV californien devrait relier San Francisco à Los Angeles en seulement 2h38 ! L’ensemble du projet, y compris le matériel roulant, représente un coût estimé à environ 45 milliards de dollars. Deux décisions récentes rendent le projet réaliste : le oui au référendum du 4 novembre dernier sur l’opportunité d’une liaison TGV et le financement fédéral décidé récemment (le plan de relance adopté en janvier prévoit 8 milliards de dollars pour la création de lignes ferroviaires à grande vitesse). Compte tenu de l’expérience et de la modernité de nos réseaux, les chances françaises pour remporter les appels d’offre sont plus que raisonnables malgré la concurrence allemande (Siemens), canadienne (Bombardier), japonaise (Kawasaki) et espagnole (Talgo).