Arrivé le dimanche 7 novembre au soir, je suis accueilli par Mme Martine Festaud, la consule à Dehli. Pascal Chazot, le conseiller de l’AFE, son épouse Anjou et Marc Villard m’accompagneront durant tout le séjour.
Lundi 8 novembre
Petit-déjeuner avec Pascal Chazot et son épouse, Anjou, Marc Villard et Micheline Janezic présidente de Français du Monde-ADFE à Delhi.
Rencontre avec Mme Martine Festaud, consul-adjoint, chef de chancellerie.
La communauté française de Dehli compte 1300 inscrits au registre, peu de binationaux, beaucoup dans les milieux d’affaires. Elle rencontre peu de problèmes sociaux (il y a 5 allocations de solidarité 10 bourses). Les difficultés sont surtout l’obtention de visas de travail pour les conjoints. Il y a aussi des Français venus en Inde en pensant que la vie y serait plus facile mais qui se trouvent assez vite en détresse voir en grande détresse.
La section consulaire compte 5 titulaires et 5 contrats locaux, ce qui semble suffisant pour la charge de travail (état-civil, visas – 25000-, autres activités).
Visite de l’Alliance française avec Mme Myriam Kryger, sa directrice. Beau bâtiment, relativement récent qui permet une programmation culturelle dynamique autour de la salle de spectacles et de la galerie d’art. L’Alliance française a une activité d’enseignement du français (5000 apprenants, 50 enseignants sur contrat). Cette activité permet de financer les actions culturelles menées pour le compte du service culturel de l’ambassade (qui n’a pas de salle et qui a donné son fond de bibliothèque) et qui offre une subvention annuelle de l’ordre de 20.000 €, ou pour son compte propre (avec un sponsoring qui en finance 50%).
Rencontre de courtoisie avec M. Jérôme Bonnafont, ambassadeur puis déjeuner avec Olivier Blarel, chercheur au Centre de sciences humaines qui travaille sur les relations Inde-Afghanistan.
L’après-midi nous tenons une réunion de travail au SCAC avec M. Max Claudel, son directeur. Le service compte 24 personnes plus 9 de CampusFrance et dispose d’un budget de 4,8 millions d’euros. Il est envisagé de ramener le service dans les locaux de l’ambassade, le beau palais indien actuellement occupé étant alors affecté au lycée mitoyen. Parmi les dossiers en cours, il y a le développement du nombre d’étudiants indiens en France (de 2000 à 4000 pour 2013), la participation à la création du réseau de l’Institut français (un des 13 « tests ») et la mise en place d’un accord-cadre avec l’Alliance française.
Puis nous visitons le lycée français de Dehli sous la conduite de M. Stéphane Pollack, directeur du primaire. Petite école d’ambassade qui a beaucoup crû et qui compte 440 élèves jusqu’à la terminale. Elle vient de s’engager dans un projet judicieux et ambitieux de bilinguisme.
Nous tenons une réunion avec les représentants des parents, des enseignants, du comité de gestion. Le principal problème est celui de la forme juridique. L’association gestionnaire est une association 1901 de droit français qui passe les contrats de travail (indiens) avec les enseignants et qui gère de facto l’école. Il me parait urgent de chercher la forme juridique la plus appropriée qui permette un fonctionnement parfaitement clair : EGD, charitable fund trust, autre ? Je soulèverai la question auprès de Mme Anne-Marie Descotes et de la FAPEE.
Mardi 9 novembre
Introduction des journées du réseau qui réunit les consuls généraux, les consuls et consuls honoraires, ainsi que les agents responsables des services culturels.
Rencontre ensuite avec Mme Danièle Smadja, chef de mission la délégation de l’Union européenne, qui depuis le 1er janvier a été « lisbonnisée », c’est-à-dire qu’elle est ses collaborateurs assurent la présidence et le secrétariat des réunions mensuelles des chefs de mission (ambassadeurs) des pays membres et des nombreuses réunions thématiques.
Elle regrette le peu de lisibilité politique de l’action et de l’aide de l’Union européenne en Inde, pourtant probablement les plus importantes de tous les pays.
Elle regrette aussi que l’Inde ne bénéficie pas de la même priorité que la Chine aux yeux des responsables européens.
Un accord de libre-échange devrait être signé en décembre prochain. Il couvrira les aspects commerciaux mais aussi l’ensemble des questions de propriété industrielle et intellectuelle.
L’Union européenne a mis sur pied le « European Business Technology Center » (EBTC) qi doit aider les PME européennes à s’installer en Inde ou du moins à y trouver des débouchés. (Domaines prioritaires = énergie, environnement, transports, biotechnologie)
M. Jérôme Bonnafont, ambassadeur offre un déjeuner à la résidence où il convie les principaux chefs de service de l’ambassade et les élus.
Nous continuons la réunion du matin avec un exposé des consuls généraux (Bombay, Calcutta, Bangalore, Pondichéry) sur la situation de leur circonscription et leurs priorités.
Cette réunion est suivie par une rencontre avec les milieux économiques autour de M. Jean Leviol, chef des services économiques pour la région. Y participent Mme Asma Aidi (CEO Steria), Mme Delphine Gieux (India group – avocats d’affaires), M. Mathieu Jouve-Villard et M. Jérémy Grasset (Wedge consulting), M. Olivier Chaudet (Lafarge plâtre), M. Patrick Rousseau (Veolia), M. Patrick Manon (directeur d’Ubifrance), M. Yves Guillaume (CEO d’EADS),M. Jacques Coffrant (responsable des Œuvres hospitalières de Ordre de Malte)
C’est une l’occasion pour avoir un tableau de l’économie indienne (PNB : 1300 milliards d’euros), population : 1,2 milliard avec une démographie qui reste positive, croissance : 8,5% et inflation 8%). La discussion porte ensuite sur différents sujets : une certaine insécurité juridique qui fait peur pour l’exécution des contrats, le fait de privilégier une approche État par État suivant les investissements à faire, la prise de conscience de la nécessité de défendre les droits de propriété intellectuelle,... Au total, et ce ne sera pas une surprise, un pays difficile, la nécessité de « tenir » plusieurs années, mais à la fin une rentabilité... !
Le soir réception offerte par l’ambassade en l’honneur du flutiste indien (M. Pandit Chaurasia) qui reçoit l’insigne de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. À cette occasion, ce musicien de flûte Bensuri qui vit en Europe (à Rotterdam où il enseigne) une partie de l’année et à Bombay, nous donne un récital de musique traditionnelle avec ses 4 musiciens : sitar, tabla, drums, et seconde flûte.
Fin de mission à Dehli ; départ pour Pondichéry.