Le 25 mars je suis accueilli par M. Jean-Louis SORIANO, notre Consul général, que j’ai connu en ses précédentes fonctions à Constantine.

Le 26 mars est un jour férié au Mali (jour des martyrs) .nous tenons une réunion de travail à l’ambassade avec M. Emmanuel FARCOT, Premier conseiller, M. le Consul général, le Colonel Jean-Paul BATTESTI, Attaché de Défense, M. Bernard SCAPIN, Attaché de Sécurité Intérieure et plusieurs responsables de la sécurité.
Nous faisons le point des différents dossiers concernant les suites de l’assassinat d’un Français, il a une dizaine de jours à Bamako dans des circonstances qui rappellent celles de l’enlèvement de deux de nos compatriotes à Niamey il y a quelques années. Ce crime a été revendiqué par le groupe Al-Mourabitoune dirigé par Mokhtar Belmokhtar.
Nous évoquons les Accords d’Alger et la mise en œuvre des dispositifs Barkane et la Minusma.

Je visite ensuite le Centre Médico-social que je connais bien. C’est un de ceux qui dispose d’un médecin mis à disposition par le MAE (Docteur Magali BOZON) ainsi que de deux médecins vacataires. Les locaux ont été refaits complètement et le Centre dispose d’une ambulance.

Puis réunion avec l’association « Entreprendre Mali » avec plusieurs créateurs ou dirigeants français d’entreprises (PME) au Mali : prospection minière, architecture d’intérieur, éducation supérieure, communication et télévision, droit des affaires. L’association permet à ces entrepreneurs de se rencontrer pour échanger des informations et des bonnes pratiques. Elle peut aussi servir de pépinière pour les startups et accompagner des entreprises françaises qui souhaitent exporter au Mali ou s’y installer. Business France est installé à Abidjan donc éloigné mais la coopération avec la Chambre de commerce du Mali est bonne. Il y a là une piste à explorer.

Je déjeune avec les amis de Français du Monde et du PS ainsi qu’avec nos élus Hélène N’DIAYE, Guy M. SUKHO et Marie-Hélène BEYE une amie de 20 ans et dont je visiterai l’école (Livia Lamour) un peu plus tard dans la journée.

Dans l’après-midi, nous rencontrons l'Association des migrants de retour à Kayes(AMRK) et l’association des français ressortissant de Gakoura(Région de Kayes), ville sur le fleuve qui compte de nombreuses personnes ayant travaillé en France. Elle a lancé un projet de création d’une école en langue française soutenue par le CNED qui serait installée à Gakoura, petite ville proche de Kayes. Elle apporte son soutien aux jeunes maliens rentrés au pays pour les aider à créer leur micro entreprise. Ces activités sont remarquables, menées avec beaucoup de dignité et méritent d’être soutenues.

Bamako, mars 2015

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Puis je rencontre le Bureau de Français du Monde-ADFE sur les questions de fiscalité, de retraite. Beaucoup de nouveaux, ce qui montre la vitalité de notre association.

Pour finir, dîner offert par M. et Mme SORIANO a la Résidence du consul général.

Le 27 mars

Réunion matinale avec M. Gilles HUBERSON, Ambassadeur de France au Mali, M. Adrien POTIE, Adjoint au Chef du service économique, Mme Maryvonne SIDIBE, Conseillère du Commerce Extérieur, Directrice générale de Gras Savoye Mali, M. Jean-Luc BOHE, Directeur général d’Orange Mali, Mme Aïda DUPLESSIS, Présidente d’Entreprendre Mali, Mme Anna ACHKAR, coordinatrice du CIFAM (club des investisseurs français au Mali) et la représentante de Gefyra au Mali (veille commerciale, aide aux PME).
L’économie malienne (PIB de 11 milliards de dollars) est en reprise avec une croissance de l’ordre de 5% en 2014 et 2015. Elle a un déficit structurel de sa balance commerciale. Ses exportations sont pour 60% de l’or et pour 15% du coton.
L’Ambassadeur pense que les entreprises françaises sont bien placées pour gagner de nombreux contrats de reconstruction et de modernisation (eau, ordures, énergie, documents d’identité, ...) sans compter les activités plus anciennes (logistique, brasserie, essence, ....). La concurrence est chinoise et marocaine.
Pour M. Bohe, il faut s’intégrer dans le pays, acquérir sa culture, ne pas apporter des solutions toutes faites mais inventer des technologies made in Mali.
Aida Duplessis souligne les difficultés des très petites entreprises (crédit, marchés, ...). Parmi les projets de son association, la tenue d’un salon de l’habitat et la mise sur pied d’un incubateur de TPE.

M. le Consul et moi rendons ensuite visite à M. Abdourhamane SYLLA, Ministre des Maliens de l’extérieur, ce qui nous permet d’échanger sur nos expériences nationales.
Les Maliens de l’extérieur désignent, au travers de leurs nombreuses associations, un conseil des Maliens de chaque pays puis un Haut conseil consultatif qui siège à Bamako. La politique du gouvernement est d’encourager le retour au Mali avec des projets d’activités et de limiter les départs d’immigration illégale.

Nous rencontrons ensuite le Général Sada SAMAKÉ, Ministre de la Sécurité intérieure avec qui nous parlons des menaces terroristes et des actions à mener.

Déjeuner offert par M. le Consul général à l’Institut Français avec M. David SADOULET, COCAC et Directeur, Mme Ève KOULAYAN, Secrétaire générale, Mme Christelle MIGNOT, Directrice des cours, Mme Marion BARGES, Animatrice culturelle et M. Alain CREDEVILLE, Attaché de coopération.
L’Institut développe des cours de langue française (et bambara) , ce qui contribue à atteindre un taux de couverture financier de 50% (budget de l’ordre de un million d’euros). Il existe par ailleurs une Alliance française qui fonctionne bien a Mopti et une à Kayes qui est en arrêt. Le principal problème est l’extension immobilière avec un projet de nouvelles classes (200.000€).

L’après-midi, je rencontre les Présidentes des associations : ADFE–Français du Monde (Mme Marianne SOTBAR), UFE (Mme Valérie BEILVERT), AISM (Mme Nadine SUKHO, gestion du Centre Médico-social) et AFE (Mme Awa HACKO, Association Française d’entraide) qui exposent leurs activités respectives.

La période actuelle n’est pas très propice à l’engagement militant associatif et les associations peinent à se renouvelèrent à se financer. Elles pensent néanmoins développer des activités communes.

Je vois ensuite les Chefs d’établissements scolaires : M. Pascal GEHANT (Lycée Liberté), Mme Valérie ROBIN (Les Lutins), M. Idrissa BENGALY (Les Angelots), M. Aly SAYEGH (APEEL Lycée Liberté) et M. Alain CREDEVILLE, Attaché de Coopération -Conseiller pédagogique.
Le lycée a retrouvé son niveau d’avant crise avec 1200 élèves mais garde une situation financière précaire. Il a le sentiment de ne pas être suffisamment pris en considération par l’AEFE (augmentation de l’ISVL de 30%, taux de remontée, ...).
Une nouvelle convention franco- malienne sur le statut du lycée les écolages, ....  est en cours de négociation.
Nous évoquons ensuite la situation difficile des l’école « Les Angelots » dont les propriétaires sont défaillants et dans lequel un climat délétère règne. Les pistes d’avenir ne sont pas évidentes, la difficulté principale étant de trouver une école pour les 700 élèves.

Ensuite réunion au Consulat général avec les membres du Conseil consulaire : M. Jean-Louis SORIANO, Consul général, Président, Mme Hélène N’DIAYE, Conseillère consulaire, Vice-présidente, M. Guy SUKHO, Conseiller consulaire et M. Michel DARWICHE, Conseiller consulaire.
Nous évoquons les bourses scolaires (environ 700) et la question des compléments transports qui ne sont plus accordés et les allocations de solidarité (environ 30).

M. Le Consul évoque les adoptions internationales qui, d’abord stoppées en 2011, ont pu être réglées heureusement ces dernières semaines (53 dossiers).

Le soir, je tiens une permanence pour les Français qui veulent me rencontrer.

Pour finir, dîner offert par M l’Ambassadeur à la résidence.

Samedi 28 mars voyage de Bamako à Ouagadougou