Accueilli à mon arrivée par Elisabeth Barbier, Ambassadrice de France, Christine Auclair, conseillère AFE, et Jean Luc Wasse, premier secrétaire de la section PS, nous avons été reçus pour un dîner à la résidence avec Nicole Ameline, ancien ministre, représentante de la France au BIT et ambassadrice en mission chargée des questions sociales et de la parité.

Le lendemain nous nous sommes rendus au siège de l’association « Green Belt Movement » où nous avons retrouvé une soixantaine de participants au Forum Social Mondial : députés européens verts et socialistes, représentants des mouvements altermondialistes de tous les pays européens, et en particulier nos camarades de la délégation du PS français : Harlem Désir, Corinne Bord, Safia Ottokoré, Thomas Melonio, Pierre Kanuty, François Savary.

Wangari Maathai, présidente de l’association et Prix Nobel de la paix 2004 nous a expliqué ses objectifs : assurer un meilleur contrôle de l’eau par la reforestation, aider les familles à prendre en main la gestion de leurs ressources dans le long terme, développer la formation et le rôle des femmes dans le développement (http://www.gbmna.com/). Un des moyens : un projet de reforestation sur 2000 hectares dans le massif des Aberdares, projet financé par l’AFD (Agence française de développement) pour un montant de 1,2 million d’euros. C’est là que nous avons planté – symboliquement – des arbres et visité les pépinières. Un des enjeux du projet est qu’il soit mené par les villageois eux-mêmes, organisés en structures de base avec des responsables élus. Un autre enjeu est de permettre la plantation d’essences locales, plus longues à pousser mais qui consomment beaucoup moins d’eau que les essences importées comme le pin et l’eucalyptus à croissance rapide.

Le soir nous nous sommes retrouvés au « Allan Bobbes’s, bistro », le nouveau restaurant de notre ami Christian Caldera, président de l’ADFE, personnalité connue de toute la communauté française de Nairobi, pour une réception offerte par Christine Auclair et l’ADFE aux délégations françaises et amies du FSM et à la communauté française de Nairobi.

400 personnes environ avaient répondu à l’invitation. Au cours de la soirée Danièle Mitterrand a exposé les activités de la Fondation « Libertés » et son combat pour l’eau. Wangari Maathai a animé une cérémonie de plantation d’un arbre et de danses traditionnelles kikuyu. Avec la participation de représentants d’ONG françaises s’est tenu également un débat sur le FSM : la présence du FSM pour la première fois en Afrique permettra-t-elle un développement du mouvement associatif et participatif, l’émergence d’une société civile ? Y a-t-il un second souffle pour les débats du FSM au-delà de la fonction dénonciatrice ? Comment faire aboutir les propositions issues du FSM ? Un vrai débat participatif…

C’est la première fois qu’une telle initiative a lieu dans le cadre d’un FSM, permettant de réunir les participants, la communauté française et les représentants officiels de la France. Une belle initiative et un grand succès pour notre conseillère AFE et nos amis de l’ADFE.

(cliquez pour lire le compte-rendu complet de ce débat en fichier PDF écrit par Christine Auclair)

Le lendemain, nous avons visité, avec Christine Auclair, la Mission Économique où nous avons été reçus par Thierry Jeannot et son équipe, qui travaillent à la fois pour la mission économique proprement dite et pour Ubifrance en ce qui concerne les services aux entreprises. Yves Gauterie, représentant du groupe Thalès et responsable des conseillers du commerce extérieur nous a exposé l’activité des entreprises françaises dans la région.
L’économie kényane est dynamique, ouverte sur le monde extérieur, et effectue près de 50% de ses échanges avec des pays africains voisins. Pour l’analyse de l’économie kenyane et des économies de la région, voir « la lettre d’Afrique orientale » et le site http://www.missioneco.org/kenya.
J’ai ensuite participé au déjeuner régulier du French Business Club qui regroupe les hommes d’affaires français ; j’y ai fait un exposé sur la situation économique de la France et de l’Europe.

L’après-midi a été consacré à la situation en Somalie, avec une réunion de la communauté internationale puis de l’Union européenne avec le premier ministre, Mohamed Ali Gedi, un entretien avec François Lonseny Fall, représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies pour la Somalie, et enfin un long entretien avec Daniel Bourzat, conseiller spécial du premier ministre somalien. Parmi les nombreux problèmes de toutes sortes qui assaillent ce pays après 15 années de guerre civile et de sécession des trois grandes régions (Somaliland, Puntland, Mogadiscio), le premier est le maintien de la paix civile. Le premier ministre estime que l’armée éthiopienne va se retirer dans un délai rapproché ; mais c’est peu probable, personne, à commencer par l’Éthiopie, n’y ayant intérêt. Le second problème est celui de la réconciliation nationale qui devrait se faire entre toutes les parties, mais dont les conditions doivent être précisées. Le troisième est celui de l’aide massive sous toutes les formes possibles.

Le soir, la section PS a organisé un dîner en l’honneur de la délégation PS au FSM, au cours duquel nous avons débattu de l’organisation de la campagne de notre candidate aux présidentielles.

Le lendemain 24 janvier noNN Yorkavons visité le lycée Diderot (http://www.diderot.ac.ke/) avec Serge Snrech, conseiller de coopération et d’action culturelle de l’ambassade, Marie-Eve Rothan, proviseure et Jean-Gabriel Leroux, directeur du primaire. Après la visite des nouvelles installations et des améliorations intervenues depuis ma dernière visite, plusieurs questions ont été abordées.

  • Le terrain sur lequel l’école est bâtie lui ayant été donné en 1972 par la société Total, il parait peu justifié que l’État perçoive un loyer de 20 000 €. On pourrait envisager une mise à disposition gracieuse ou un rachat, ce qui permettrait des économies utiles à la réalisation du programme d’investissements (700 000 €).
  • Le problème des effectifs, qui ont augmenté dans le primaire mais sont restés constants dans le secondaire. Le projet d’une filière bilingue et d’un sas d’entrée pour les enfants kenyans devrait être poursuivi.

Rencontre également avec Annick Coz, qui gère le CDI du lycée et a mis sur pied un généreux programme d’aide à des orphelins kenyans.

Nous avons ensuite visité le consulat avec Nathalie Soirat, vice-consule, chef de chancellerie, et Céline Musikas-Opimbi, responsable de la communauté française. Nous avons évoqué les différents problèmes liés à la préparation des élections et les retards pour la tenue de la CA (formulaires inadéquats, impossibilité de se connecter pour regarder les données, validité des procurations).
La CCPAS distribue deux allocations pour handicapés mais se trouve parfois à court de fonds pour les aides ponctuelles. L’association de solidarité des Français du Kenya est en sommeil.
La commission des bourses distribue entre 8 et 10 bourses annuellement mais en dessous de la quotité 100.
Nathalie Soirat a attiré notre attention sur le fait que très souvent les préfectures ne répondent pas, ou très tardivement, aux demandes de renseignements concernant des personnes voulant se rendre en France (à voir avec les deux ministères : MAE et Intérieur).
La question de la mise en place d’une CCEFP se pose, compte tenu du nombre croissant de demandes d’emploi.

Nous rejoignons pour déjeuner – au restaurant de l’Alliance française tenu par l’excellent chef Daniel Liénard – l’équipe de l’Alliance française (http://www.alliancefrnairobi.org/) , le directeur de l’IFA ainsi que des artistes comme le chanteur Abbi Nyinza (http://www.kikwetu.net/) et des chercheurs kenyans francophones. L’Alliance française, dont le directeur adjoint est Christian Randrianamizafy, est locataire de ses locaux en centre-ville mais prévoit de les acquérir. Je me charge de voir si la nouvelle Fondation internationale pour l’Alliance française, créée par la dernière loi de finances, pourrait participer ou soutenir. Nous évoquons ensuite l’action culturelle de la France dans le pays, avec un chanteur et un écrivain kenyans : comment soutenir le développement de la culture et de la création, tout en soutenant la francophonie ?
Cyril Le Déaut, attaché de coopération, présente ensuite le dispositif de coopération scientifique et universitaire.
Nous terminons par une visite de l’IFRA – Institut Français de recherche sur l’Afrique (http://www.ifra-nairobi.ne/t) avec son directeur Bernard Charlery. L’Institut fait partie des centres de recherche propres du MAE et offre essentiellement une plate-forme pour des chercheurs en sciences sociales sur l’Est africain. Un des problèmes rencontrés est le manque de soutien du MAE pour les publications de thèses ou d’ouvrages comme pour l’acquisition de nouveaux ouvrages pour la bibliothèque.