Le 23 février

Arrivé dans la nuit d’Abou Dhabi, le 23 au matin. Notre ambassade est dirigée par M. Jean-Marin Schuh, que j’ai eu le plaisir de rencontrer avec René Aicardi lorsqu’il était Consul général à Shanghai puis numéro 2 à Dehli.

Visite à M. David Daly, chef de la mission de l’Union européenne au Sri Lanka.
L’Union dispose d’une enveloppe d’assistance et de coopération de 210 millions d’euros.
Pour la période 2014-2020. Elle soutient des programmes de réconciliation nationale (Tamouls et Cingalais), de reconstruction des régions touchées par la guerre civile (plus de 100000 morts, villages détruits, populations expulsées) et de défense des droits de l’Homme.

Visite du consulat dirigé par Mme Sophie Renaud de Vathaire qui gère nos 500 Français inscrits (y compris les Maldives). Quelques bourses (9) et allocations de solidarité (5). 10000 demandes de visas par an avec un taux de rejet de 11%. État civil et actes (100 passeports, une soixantaine de transcriptions de mariages), avec une centaine de demandes de passeports.

Rencontre et déjeuner avec M. l’Ambassadeur et les chefs de service : Mmes Isabelle Miscot, première conseillère et Sophie Renaud de Vathaire, consul-adjoint, MM. Hughes Reydet, conseiller économique et chef du service, Michel Treutenaere, COCAC, Nicolas Fornage, directeur régional de l’AFD pour l’Asie du sud, de passage, Grégory Villeneuve, directeur pour le Sri Lanka. La situation politique s’est grandement améliorée avec l’élection du nouveau Président de la République, il y a un an et d’un nouveau Parlement (contrôlé par l’opposition). Il y a une vraie volonté de lutter contre la corruption et de mener le difficile processus de réconciliation, même avec un gouvernement de près de 100 ministres. Sur le plan international, un rapprochement très net avec l’Occident et l’Europe a remplacé une alliance exclusivement pro chinoise. Des réformes constitutionnelles sont en négociation, à la fois pour redéfinir le mode de scrutin et pour faire une plus grande place à la langue tamoule.

L’après-midi nous nous rendons au World Trade center où sont installés le service économique de l’ambassade ainsi que l’Agence française de développement.
L’économie reprend progressivement après 30 ans de guerre civile et de nombreuses années de corruption et de mauvaise gestion. Le PIB est de l’ordre de 80 milliards d’euros.
La roupie, qui était liée au dollar, a vu son cours baissé sensiblement et les finances publiques ne sont en bon état. Le Sri Lanka veut négocier un accord avec le FMI pour faire face au déficits des finances publiques et du budget.
L’AFD est active dans les domaines de l’eau, des infrastructures, du transport d’électricité. Il y a quelques filiales de groupes français mais surtout des PME dans le domaine du tourisme, de la construction, confection.
Une des difficultés pour l’AFD est qu’elle ne peut financer les études de faisabilité qui souvent conditionnent l’obtention des contrats.

Petite visite du centre de Colombo avec le Conseiller culturel, M. Michel Treutenaere. Nous faisons le point sur la coopération culturelle, scientifique et universitaire. Celle-ci s’intègre au processus de réconciliation nationale. Des étudiants sri-lankais font leur master ou des études plus avancées dans des universités françaises, avec un accent particulier pour les sciences de l’ingénieur. Une antenne de Campus France vient d’ouvrir. Il existe aussi plusieurs coopérations en matière de recherche (dengue, histoire de la route de la soie, ...) Enfin le festival français, au mois de Mars, est l’occasion de mener de nombreuses activités culturelles (cinéma, musique, art des rues, littérature, ...)

Le 24 février

Avec Mme Sophie Renaud de Vathaire, Nous prenons le train pour Kandy, capitale d’un ancien royaume important et lieu sacré pour les bouddhistes. Superbe trajet de la voie ferrée dans les collines et les forêts tropicales.

Nous y rencontrons M. Ravana Wijeyeratne, notre consul honoraire dans cette ville (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.).

La communauté française est petite (32 personnes), plutôt âgée et en grande partie binationale. Elle est de ce fait bien intégrée à la vie locale.
Déjeuner avec des personnalités locales et le soir nous offrons une réception pour la communauté dans les locaux de l’Alliance française, dirigée par M. Cyril Villaverde.
Elle apprend notre langue à 400 élèves par trimestre (1600 par an) qui payent 80 € par cycle. Elle est autofinancée y compris le salaire du directeur. Par ailleurs elle est active dans le domaine de la culture française : cinéma, expositions, activités de groupe, ...

Le 25 février

Retour sur Colombo dès l’aube.

Déjeuner avec les responsables français des agences de tourisme et d’hôtels.
La fréquentation de Français augmente sensiblement depuis le retour de la paix civile (86000 par an). Des campagnes importantes de publicité ont été faites en France pour faire connaître le Sri Lanka. Un vol direct sur Paris de Sri Lanka Airways a été maintenu.
La clientèle chinoise et indienne est prépondérante. On assiste aussi à un essor significatif du tourisme médical.
Les conditions fiscales sont bonnes (15% d’impôt sur les sociétés et 12% de TVA), exonération complète dans les cas d’investissements importants.
Le principal problème est le manque de personnel formé, celui-ci émigrant vers les pays du Golf où les salaires sont nettement supérieurs.

L’après-midi, visite de l’école française internationale de Colombo, dirigée par Mme Gwènaëlle Jezequel et de l’Alliance française de KOTTE (Colombo), dirigée par M. Alexandre Martinez.

L’école, conventionnée, reçoit 55 élèves en maternelle et primaire. Elle offre aussi un encadrement Jusqu’en seconde pour les cours du CNED. Les écolages sont de l’ordre 4000€.
Elle doit impérativement croître pour assurer sa viabilité et pour cela le comité de gestion parental cherche, pour le moment sans succès, des locaux plus grands. Elle devra accueillir plus d’enfants d’autres pays que la France, ce que facilite le plurilinguisme qu’elle pratique déjà.
Il me semble qu’il est urgent d’agir, d’avoir un plan à moyen terme pour l’école.

L’Alliance française est dirigée par M. Alexandre Martinez, sur contrat MAE. Le président de son Conseil d’administration est M. Chandra Wickramasinghe. Elle compte 6 branches, y compris aux Maldives. Le nombre d’apprenants (1600) est en augmentation sensible et lui permet d’améliorer son autofinancement (92%). Elle reçoit une subvention de 6000€ du MAE pour son activité de langue.
Un de ses problèmes est un loyer de 40000€ par an.
À noter la mise en place de cours de français spécialisé en tourisme et hôtellerie.
Elle mène aussi de nombreuses actions culturelles et de formation pour les enseignants.
Enfin un conflit est né d’une captation dans les années 1990 du nom et des locaux par certains membres du conseil d’administration. Ceux-ci ont continué à utiliser de façon abusive la marque et le logo et occupent les locaux, propriété de la France (environ 2 millions d’euros). Outre une action devant la justice (qui piétine), un processus (difficile) de réunification des deux Alliances a été entamé.