San Francisco, du 2 au 5 mars

M. Sébastien Jaunet, consul général adjoint, m’accueille.

La première raison de ma visite est la remise des Palmes académiques à notre amie Gabrielle Durana pour son travail remarquable de soutien et de développement pour la langue française. Elle le fait à travers les nombreuses implantations FLAM qu’elle a créées et regroupées dans l’association Éducation Française Bay Area – EFBA.

C’est aussi une occasion de rencontrer la section de San Francisco de Français du Monde (présidente : Yvette Chalom), notre conseiller consulaire FdM, Serge Morel, avec qui je ferai la plupart des visites, et de revoir plusieurs amis de longue date.

J’ai pu inviter à dîner les représentants de la communauté française, conseillers consulaires et associations françaises actives, dans cette partie de la Californie : Mme Pauline Carmona, consule générale, M. Serge Morel, conseiller consulaire, Mme Sophie Suberville, conseiller consulaire, ancienne directrice de la FACS (French American Cultural Society), M. Jean-Jacques Vitrac, conseiller consulaire, M. Jean-Claude Zambelli, conseiller consulaire, Mme Roseline de Muizon, Présidente de San Francisco Bay Accueil, M. Paul Tour-Sarkissian, membre du comité officiel de San Francisco / Avocat conseil du consulat, M. Erwan Le Roy, association Les Francophones de San Francisco, et M. Sébastien Jaunet, consul général adjoint. La communauté est très active, intégrée dans le mode de vie et les valeurs de cette région si particulière.

SFOJe visite plusieurs écoles :

  • Lycée français de San Francisco (proviseur : M. Philippe Legendre, directeur du primaire : M. Rémi Zambon) qui est le seul établissement conventionné dans la région, avec une gestion par un conseil de gestion de parents élus. Le lycée a 1000 élèves, 8 postes d’expatriés.
  • École bilingue de Berkeley (directeur : M. Frédéric Canadas). L’école homologuée est gérée par un conseil d’administration de parents. Les écolages sont de 25000€, comparables à la concurrence. L’école a environ 500 élèves.
  • Francophone charter school de Oakland (directeur : M. Ben Mohammed Daoudi). L’école est entièrement financée par la ville, gérée par les parents, appliquant en langue française, les programmes californiens. Un modèle intéressant pour développer l’enseignement français. Il connaît une variante qui est l’école francophone de San José, gérée par le Board local de l’enseignement.

Pour ces trois écoles plusieurs questions se posent : concurrence accrue de tous types d’école, coût de la vie et surtout loyers très élevés qui conduisent les parents à s’installer en dehors de San Francisco, niveau des écolages. Des systèmes de bourses ou d’aides internes aux établissements ont été mis en place. Mais demeure l’incertitude sur l’évolution à moyen terme du nombre d’élèves et donc du projet.

Plusieurs rencontres économiques :
Des membres de la communauté française d’affaires : M. Reza Malekzadeh, General Partner chez Partech, fonds de capital-risque spécialisé dans les technologies de l’information et de la communication. Un des principaux animateurs de la « French Tech San Francisco ». M. Michel Morvan, PDG de The Cosmo Company, société d’édition de logiciels spécialisée dans la modélisation et la simulation d’outils d’aide à la décision. M. Aurélien Bocquet, délégué du chef du directeur du Service Économique Régional, Mme Anita Melikian, avocate spécialisée dans les questions de propriété intellectuelle.
Nous faisons le tour de l’évolution récente des modes de protection des logiciels (il semble que le USPTO accepte de les protéger par brevet), et des clauses de propriété intellectuelle dans les contrats en particulier pour les startups. Autre sujet : la valorisation des portefeuilles de propriété intellectuelle en cas de cession. Un élément nouveau est que beaucoup des entreprises innovantes se protègent au moins autant par la rapidité de l’innovation que par la propriété intellectuelle.

La chambre de commerce franco-américaine de San Francisco (directrice : Mme Sophie Woodville). Avec plus de 300 adhérents, elle offre la palette complète des services aux entreprises françaises. On peut espérer qu’elle est complémentaire de BusinessFrance (M. Jean-Pierre Novak).

Rencontre avec M. François Laugier, président de la section des conseillers du commerce extérieur et avocat français spécialisé dans le droit des entreprises, des stars up et dans la propriété intellectuelle.

Réunion avec le personnel du Consulat général où nous faisons le point sur leurs activités (classiques). Il en ressort surtout une dégradation de leurs conditions de travail (difficultés liées au transfert de l’état civil à Los Angeles), situation financière personnelle très difficile due aux loyers très élevés et au manque de compensation par le ministère, protection médicale de la Mutuelle des Affaires Étrangères insuffisante et non-conforme aux règles de l’Obamacare. Peu de réponse de la DRH. Il semble que le poste soit aussi en manque cruel de crédits de fonctionnement et de frais de représentation (j’ai ainsi dû payer tous les déjeuners et dîners y compris pour les membres du consulat).

Visite, le 5 mars, au centre des douanes de San Francisco, un des 10 centres des douanes US, spécialisé dans les textiles, l’habillement, la mode. Pas de connaissances en matière de lutte contre la contrefaçon.

SFO

 

 

Le soir, remise des Palmes académiques à notre amie Gabielle Durana au cours d’une cérémonie à la Résidence consulaire pour son succès dans la création et le développement de ses formations FLAM, les centres francophones de vacances de l’été, les manuels d’enseignement du français accessibles à tous.

Dans son discours de réception, elle évoque son multiculturalisme, son goût de l’effort et d’apprendre.

 

 

 

 


New York, 6 et 7 mars

Le dimanche 6 mars, selon une tradition bien établie, brunch avec les amis de Français du Monde et du PS

Le 7 mars, visite avec M. Fabrice Jaumont, attaché éducation, de l’école PS 84 (directrice : Evelyn Lolis), qui enseigne à parts égales en anglais et français. L’école publique qui est entièrement financée par la ville de New York scolarise 500 enfants jusqu’au collège (la moitié francophone, l’autre anglophone) et suit le programme américain.
Il y a un grand développement d’écoles de ce type qui sont une manière très intéressante et peu coûteuse de faire vivre notre langue. On pourrait imaginer un geste budgétaire ou financier, même symbolique, des autorités françaises pour les encourager.

Je fais ensuite le point sur notre communauté avec M. Bertrand Lortholary, consul général.
Elle est en croissance constante (33000 inscrits, sans doute proche de 70000 en réel).
Le phénomène nouveau est le développement de startups et de PME françaises (créées par des Français) dans le domaine de la technologie à partir des années Bloomberg (maire précédent de New York).

Puis, déjeuner à l’invitation du consul général avec les conseillers consulaires (Mme Annie Michel et M. Gérard Epelbaum). Nous parlons beaucoup des 70 associations françaises présentes et actives à New York, dans tous les domaines et fédérées dans un Comité des Associations Françaises présidé par Gérard Epelbaum.

Après-midi économique avec Business France, la chambre de commerce Franco américaine de New York et le service économique de l’ambassade.

Business France que dirige M. Arnaud Leretour couvre le Canada et les États Unis avec 110 personnes dont 85 pour les exportations et 25 pour les investissements étrangers en France. Elle prépare et forme les PME qui veulent pénétrer le difficile marché américain. Les prestations sont payantes (couverture à 50% environ).
Business France vient de reprendre l’essentiel des activités la Sopexa en matière de produits agricoles. Enfin elle gère un gros programme de VIE (1500).

Entretien avec M. Pierre-Marie Lagnaud, du cabinet WeiserMazars, et membre du Board de la Chambre de commerce franco-américaine de New York. Elle compte 1000 membres.
Une particularité est de délivrer les visas américains pour les stagiaires et VIE.

Entretien avec M. Olivier Jonglez, conseiller financier du service économique, sur la situation macroéconomique et sur le secteur bancaire et financier.

Le soir débat avec une trentaine de personnes sur le thème « citoyenneté et laïcité ».

Washington, du 8 au 11 mars

Le 8 mars, accueil par M. Michel Charbonnier, consul général

L’après-midi, visite du consulat et de la chancellerie avec Mme Marie-Noëlle Duris, consule adjointe. Rencontre avec les responsables des services consulaires. Il y a 14.000 Français enregistrés (le poste couvre 6 États) et centralise les transcriptions d’état-civil pour tout l’Est des États-Unis (39 États). La croissance de population française est de 10% par an. Les tournées consulaires ont été arrêtées puisque la valise Itinera ne fonctionne pas. Le poste doit aussi suivre une dizaine de détenus.

Visite du lycée Rochambeau (proviseure : Mme Catherine Lévy).
C’est un établissement conventionné Aefe de 1040 élèves. Il est géré par une Fondation de droit américain dont le conseil d’administration est composé de 5 représentants des parents et de 5 cooptés. Il est présidé par M. François Legros. Il y a 120 professeurs essentiellement détachés de l’enseignement français.
Après une période de baisse (2008-2013), le nombre d’inscriptions a repris à la hausse. Le budget est en déficit à cause des investissements à faire chaque année (1 million de dollars), les frais de scolarité étant de l’ordre de 20.000 $). Le conseil d’administration a un projet de regroupement de 2 des 3 sites pour un montant estimé de 30 millions de dollars dont 10-12 seraient autofinancés. Les bourses du gouvernement français sont passées de 735.000 $ à 651.000 $ cette année, complétées par des bourses internes de l’établissement (570.000 $).
Mon sentiment est que face à la concurrence très forte des établissements publics américains (gratuits), des écoles internationales ou autres, l’établissement devrait jouer la carte du bilinguisme et des filières bilingues, répondant entre autres aux parents qui pensent rester aux États-Unis.

DC

Déjeuner avec deux de nos conseillers consulaires (Monique Curioni et Annie Boutin-King), ainsi que le consul général et son adjointe.

Rencontres avec les représentants des associations françaises : Yahné Miorini et Victor Obadia (Présidente et Vice-Président du Comité Tricolore), Christiane Ciconne (Présidente de Français du monde-ADFE), Dany Galand (Vice-Présidente de Washington Accueil), Lucien Stervinou (Président des Anciens combattants), Étienne Dailly (Président de l’Association de l’Ordre national du mérite), Pierre Choné (Avocat du poste), Alexandre Cournol (Président de l’UFE).

Entretien avec M. Gérard Araud, notre ambassadeur auprès des États Unis, en particulier sur les primaires en cours pour l’élection présidentielle américaine.

Entretiens économiques avec M. Renaud Lassus, ministre conseiller pour les affaires économiques, sur la situation économique générale et sur le creusement des inégalités (voir l’ouvrage de Robert Reich : « Saving capitalism »), puis avec M. Jean-Marc Gaultier, président du chapitre de Washington de la chambre de commerce franco-américaine.

Rencontre avec M. Jean-Noël Blanc, conseiller douanier et Mme Leila Equinet, attachée de propriété intellectuelle : nous faisons le point sur le projet de loi contre les Patent trolls déposé devant le Congrès mais non examiné, sur la lutte contre la contrefaçon (IPR center).

Entretien avec M. Olivier Decoopman, attaché fiscal. Il s’efforce de renseigner nos compatriotes sur les questions de taxation lorsque la question porte sur la France et les États-Unis. Il nous indique le débat en cours aux États-Unis pour passer d’un système de revenu mondial (actuellement appliqué) à un système territorial et ce pour limiter la fraude et l’installation de grandes entreprises dans des pays à fiscalité faible. Clairement la fiscalité des entreprises aux États-Unis n’est pas compétitive.

Déjeuner avec M. Pierre Clerc-Renaud, Président d’Airbus États-Unis, Président des Conseillers du commerce extérieur de Washington. Il considère en particulier sur un des points en discussion pour le TTIP, que les marchés publics américains sont relativement ouverts

Le soir, je tiens une permanence à Bethesda avec Monique Curioni, conseillère consulaire et Christiane Ciconne, présidente de la section de Washington de Français du Monde. Une douzaine de Français viennent nous rencontre pour des questions diverses.