Je suis accueilli à Ivato par M. Étienne Léandre, notre Consul général, et M. Jean Daniel Chaoui, conseiller AFE.

Le 22 mars

Réunion de travail avec Mme Véronique Vouland-Aneini, ambassadeur de France. Nous faisons le point sur la situation politique malgache et sur la préparation de la prochaine élection présidentielle qui devrait se tenir les 24 novembre et 24 décembre (pas très commode). Le président sortant, Hery Rajaonarimampianina, va très probablement se représenter ainsi que les deux anciens présidents, MM. Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. Y aura-t-il des outsiders ?
Le parlement devrait votre 3 lois organiques qui organisent et fixent les règles de cette élection (règles de financement, parrainages, ...), mais pour le moment. Il n’y a pas eu de majorité à l’Assemblée nationale pour les voter.

Visite au Président du Senat, M. Rivo Rakotomalala, président de HvM, le parti du président Hery et homme fort du régime avec Mme l’ambassadeur et Jean Daniel Chaoui. Nous parlons du débat sur les lois organiques, sur la coopération entre la France, des formations que le Sénat français peut offrir.
Assez curieusement, une trentaine de journalistes de la presse et de la télévision assistent à tout l’entretien.

Visite du consulat général. En particulier, nous tenons une réunion de travail avec les responsables de l’état civil sur les questions de fraude documentaire.

Visite des nouveaux locaux de Campus France avec M. Andrzej Rogulsky, conseiller culturel en charge du Service de Coopération et d’Action Culturelle, et Mme Sylvie Kananura, responsable du bureau Campus France.
Il sont chargés de conseiller, d’orienter les étudiants malgaches qui veulent faire leurs études en France : 1800 dossiers par an dont 1000 aboutissent.
Pour les étudiants français, le système Parcourssup est mis en œuvre sinon la procédure spécifique aux élèves des lycées français à l’étranger : « études en France ».

Déjeuner avec les représentants des associations à vocation sociales. Nous en comptabilisions 7, plus quelques petites structures en province. Notre discussion porte sur la suppression de la réserve parlementaire qui est remplacée par un système appelé STAFE, merveilleux acronyme dont seule l’administration a le secret (Soutien au Tissu Associatif Français à l’Étranger). Plus sérieusement, les projets que finançait précédemment la réserve parlementaire devront être soumis d’abord à la commission consulaire de chaque poste puis à une commission nationale composée de 5 élus et de 5 Fonctionnaires. Chaque poste ne peut présenter que 3 projets, ce qui est très handicapant pour Madagascar. Je vais revoir la question avec le ministère.

Rencontre avec la Chambre de commerce française de Madagascar (CCIFM), avec M. Jean Boulangé, conseiller économique adjoint, Maître Michel Pain, Vice-président, M. Philippe Penouty, directeur général de Socolait, M. Jérôme Bertrand-Hardy, directeur de l’AFD.
Nous faisons le point sur l’économie malgache qui n’est pas brillante même avec un taux de croissance de 4% (insuffisant par rapport à 6% d’inflation et à la croissance démographique). Le PIB est de 10 milliards de dollars soit 440 $ par habitant.
Les investissements français représentant 1 milliards de dollars en stock et 100 millions en flux annuel. On compte environ 1000 sociétés de droit malgache mais crées par un ressortissant français.
Deux grands projets d’infrastructure ont été lancés en 2017 : le nouvel aéroport d’Ivato (projet Ravenala) et l’entrée d’Air Austral au capital d’Air Madagascar. Pour 2018, 3 barrages sont programmés.
Les grandes difficultés sont plutôt du côté des infrastructures : l’insuffisante capacité du port de Tamatave, l’état déplorable de la RN2 (actuellement bloquée par un éboulement) qui relie Tamatave à Tananarive, c’est l’axe vital du pays, et l’insuffisance chronique de la production de riz dont 500.000 tonnes doivent être importées chaque année pour une production de 3,4 millions de tonnes.
À noter tout de même que l’insécurité fiscale semble se réduire.
L’AFD est active dans l’éducation, l’aménagement urbain, le développement rural pour des montants de 40 à 50 millions d’euros par an.

Nous rencontrons ensuite le Collectif des Français d’origine indienne de Madagascar (CFOIM) créé par les communautés d’origine indienne pour lutter contre les actes criminels dont elles sont victimes, en particulier, les enlèvements. Le collectif s’est doté de moyens à la fois sur le plan policier et en matière de communication pour médiatiser les cas. Une aide efficace est ainsi apportée à la cellule spécialisée constituée par la police malgache. Reste que si des comparses de base sont arrêtés, les commanditaires dont certains parmi les hauts responsables du pays, ne sont guère inquiétés.

Le soir, dîner avec quelques Marcheurs et discussion des problèmes d’éducation et d’organisation.

Vendredi 23 mars

Le matin, séquence presse avec une interview à la radio France Madagascar (francophone) puis avec différents journaux (voir l’article de l’Express).

Visite du nouveau complexe de cinéma (4 salles) situé à Tana Water Front, propriété des frères Hassanaly avec lesquels nous déjeunons.

L’après-midi, déplacement à la nouvelle école primaire dite D et située aux Charmilles avec le Coface. Nous sommes accueillis par M. Jamil Maleyran, proviseur du lycée français et par Mme Isabelle Cachat, directrice de l’école. C’est une très belle réalisation architecturale qui accueille plus de 200 enfants. Cela permet aussi de soulager les autres écoles primaires.
À noter que l’éducation devient, d’une manière générale, un marché de grande compétition : école américaine, sud-africaine, turque, ...
La réponse de l’école française est de développer le bilinguisme et de préparer à de nouveaux examens.
Les enfants à problèmes particuliers font l’objet d’une attention particulière.

Le soir, dîner de gala à la Résidence de l’Ambassadeur dans le cadre de la manifestation « Goût de France » qui se déroule dans tous les pays où la France est représentée. Un très beau menu de cuisine française (chef Éric Jambon) et malgache (chef Alex) nous est servi.

Samedi 24 mars

Conseil d’Administration de Français du Monde chez Jean Daniel Chaoui a Morondanva-Ambohibao suivi par un barbecue champêtre. À souligner le professionnalisme de la démarche de Français du Monde Madagascar qui lui permet de financer ses activités et qui s’est rapproché du monde de l’entreprise. À méditer !