Mission Madagascar, 22 au 29 mars 2019

Accueilli le 22 mars, à l’aéroport d’Ivato, par M. Sébastien Jaunatre, consul adjoint qui participera à la plus grande partie de mes rendez-vous à Tananarive. Installation à l’hôtel Tamboha.

Le 23 mars, le matin, rencontre avec Mme l’Ambassadeur, Véronique Vouland-Aneini. Nous faisons le point sur la situation politique après l’élection d’Andry Rajoelina. Les relations entre nos deux pays se sont considérablement améliorées et doivent se traduire par des efforts dans le domaine de la sécurité, de la justice, de l’énergie et de l’agriculture.
L’engagement dans la lutte contre la corruption semble réel et s’est traduit par plusieurs mises à l’écart. Plusieurs visites officielles sont prévues.
Madame l’ambassadeur souligne l’efficacité des actions de coopération menées par des régions françaises (Bretagne, métropole du grand Lyon, Réunion, ...).

À midi participation au Conseil d’administration de Français du Monde puis déjeuner et assemblée générale avec Jean Daniel Chaoui. Je fais une présentation des projets en matière de doublement du nombre d’élèves dans l’enseignement français à l’étranger.

Le 24 mars vol vers Tuléar (Sud-Ouest de l’île)

Le 25 mars, Tuléar

Visite de l’Agence consulaire et rencontre avec le consul honoraire, M. Jackie Melard
Curieusement, le nombre de Français dans la circonscription consulaire de Tuléar ne semble pas connu, du moins localement. Les chiffres de 750 pour la région et de 150 pour Tuléar sont évoqués mais sans certitude.
Il y a environ 25 allocataires de l’aide sociale (156 €) et la subvention pour les OLES est de 1000 €.

Visite, avec M. Jean Pierre Fournier, principal, du collège Étienne de Flacourt (même lieu), établissement conventionné en gestion parentale. M. Jackie Melard, consul honoraire et directeur administratif et financier de l’établissement participe aussi à ces discussions.
Il compte 287 élèves , en croissance de 54 par rapport à l’an dernier, avec 181 dans le primaire et 106 dans le secondaire et 62% d’enfants français et franco-malgaches pour 38% d’autres nationalités, essentiellement malgache.
Il y a 98 boursiers, les écolages étant de 49 € par mois pour les petites sections jusqu’à 155 € pour le collège.
Un internat est en construction ainsi qu’une cantine moderne pour un investissement dee l’ordre de 50.000 €.

Nous rencontrons ensuite les enseignants (1 expatrié, 2 résidents au primaire et 2 au collège, 14 contrats locaux). Il y a clairement un sous encadrement dans la mesure où, selon les normes de l’AEFE, le taux de titulaires de l’enseignement français doit être de l’ordre de 50%. Au moins un résident de plus serait nécessaire.

Rencontre enfin avec le comité de gestion, dirigé par M. Amine Anouvaraly. Celui-ci a plusieurs projets importants pour rendre le collège encore plus attrayant. Outre l’internat et la restauration à demi-pension, un plan informatique et un plateau sportif. Les conditions de rémunération des contrats locaux sont meilleures que la convention collective malgache avec par ailleurs un taux de remontée de 28% pour les salaires résidents (assez favorable).
L’idée d’une classe de seconde CNED est évoquée, certains parents étant réticents à envoyer des jeunes adolescents à l’internat de Tananarive.

Déjeuner avec le principal du collège, le consul honoraire et des Français de Tuléar

Nous devions visiter l’Alliance française mais aucun responsable n’étant présent, la visite a été annulée.

Le soir, rencontre avec la communauté française à l’Étoile de mer. Nous pouvons voir nos concitoyens pour parler de leurs problèmes.

Mardi 26 mars

Retour de Tuléar.

Déjeuner a la Résidence avec les chefs de service : Madame l’Ambassadeur, Général Éric Vidaud, Commandant Supérieur des Forces Armées de la Zone Sud de l’Océan Indien, M. Bruno Asseray, Premier conseiller, M. Éric Nottakis, Chef de la Mission économique, M. Patrick Perez, Conseiller de coopération et d’action culturelle, Colonel Bernard Thouvenot, Attaché de sécurité intérieur, Colonel Bruno Malet, Attaché de défense, M. Jérôme Bertrand-Hardy, Directeur de l’AFD, M. Emmanuel Gagniarre, deuxième conseiller, Mme Chantal Bousquet, Cocac adjointe.
Nous faisons le tour des différents dossiers intéressant les relations et la coopération entre la France et Madagascar. Le général Vidaud souligne les problèmes de sécurité de la zone ouest de l’Océan Indien, ainsi que la nécessité de contrôler l’immigration clandestine sur Mayotte. Monsieur Nottakis nous informe d’un programme visant à fixer les Comoriens sur place et développer le pays. L’intégrisme islamique se développe aux Comores ainsi que récemment une immigration d’Afrique.
Dans le domaine de l’éducation, la principale difficulté est la mauvaise formation des enseignants malgaches à la langue française ainsi que dans d’autres domaines.
Monsieur Gagniare nous informe que près des 2/3 des candidats à la prochaine élection législative (27 mai) se présentent en indépendants, c’est à dire en électrons libres susceptibles de rallier n’importe quel parti.

Visite ensuite au général Richard Rakotonirina, ministre de La Défense. Je lui transmets les salutations de Mme Florence Parly et une invitation à venir à Paris. Il nous informe du rôle qu’il souhaite donner à l’armée dans la politique de développement du pays.

En fin de journée, rencontre avec le CFOIM (collectif des Français d’origine indienne de Madagascar), organisme qui s’occupe en particulier des problèmes de sécurité et d’enlèvements. M. Pinou Cheraly, Mme Ferid, M. Éric Hassanaly et M. Stéphane Rupp nous indiquent l’action de leur organisation et les perspectives qui sont les leurs.

Puis réception de la communauté française à la Résidence.

Mercredi 27 mars

Le matin, visite du consulat et entretien avec les différents responsables de service : l’état-civil, nationalité, affaires sociales, administration des Français, visas.

Il y a 25.000 demandes de visas par an avec un taux d’acceptation de 75%.
La gestion administrative et financière est confiée à la société TLS pour une taxe de. 32 € (en plus des frais de visa de 60 à 90 €.
La plateforme France visa devrait être mise en place pour la fin de l’année, regroupant tous les renseignements relatifs à un visa donné).

Affaires sociales
5 millions d’euros de bourses et 560.000€ d’allocations sociales.
Deux observations :

  • certains membres de la communauté française dissimulent une partie de leur patrimoine pour obtenir une bourse
  • le système STAFE est lourd à gérer et s’apparente à une « usine à gaz »
    (sans doute à reconsidérer et revoir le critère de 6 projets seulement par consulat général, ce qui est très limitatif et injuste pour Madagascar)

État-civil

  • 3500 dossiers traités en 2018 avec un stock d’environ 2500
  • Forte augmentation des certificats de capacité à mariage (plus 27% en 2018)
  • D’où augmentation du nombre de mariages « mixtes », parfois arrangés avec les familles
  • Le service fait 10 missions par an en province
  • Les tribunaux français demandent souvent un jugement supplétif des tribunaux malgaches (souvent irréguliers)

Déjeuner, à l’invitation du Consul général, M. Sébastien Jaunatre, consacré aux affaires sociales, avec les conseillers consulaires, Mme Lydie Bodet, Consule adjointe, M. Philippe Castellan, Président d’Enfants Français de Madagascar (EFM), M. Harry Langlois, Président de l’Association Française de Solidarité de Tananarive, le docteur Cédric Belleville, responsable du Centre Médico-Social (CMS).
Nous évoquons leurs diverses activités et les difficultés de financement.
Enfants Français de Madagascar (Philippe Castellan) a créé une antenne parisienne et disposera d’un compte bancaire. Le financement 2018 a été à niveau avec la subvention du consulat, les crédits Stafe et la dotation que j’ai pu réunir. Un point à voir est celui du versement des bourses parascolaires (cantine, transport) qui sont versées en une fois et qui disparaissent dans le budget familial. Philippe Castellan pose la question de savoir si ces bourses ne pourraient être gérées par EFM.
Le CMS fait partie intégrante du consulat et de l’ambassade. Il est donc réservé aux seuls Français travaillant pour les pouvoirs publics français (consultation gratuite avec un tiers d’indigents). Il comprend deux médecins dont le docteur Belleville, une infirmière, une secrétaire.

L’après-midi, réunion au service de coopération et d'action culturelle sur le réseau AEFE, avec Mme Chantal Bousquet (COCAC adjointe) et M. Jamil Maleyrand (proviseur du lycée de Tananarive). Ils font remarquer la baisse des effectifs, qui se répartissent à 35% de Français et 65% de Malgaches. Le niveau des élèves malgaches s’est beaucoup amélioré, par leur travail et les compétences accrues des enseignants, grâce aux formations faites par les enseignants français : chaque établissement a un formateur polyvalent à sa disposition. Les établissements homologués arrivent à obtenir des bourses d’excellence. Des liens sont tissés avec les universités de la Réunion, qui n’augmenteront pas les droits d’inscriptions.

Pour finir, soirée « En Marche » avec M. Jean Hervé Fraslin et de nombreux amis du mouvement.

Jeudi 28 mars

Petit-déjeuner avec les conseillers du commerce extérieur : Mme Véronique Perdigon (Axian), M. André Beaumont (CCI France Madagascar), M. Charles Giblain (bionexx), M. Vincent Fleury (Vitogaz), M. Patrice de Comarmond (EALE), M. Richard Ferrazi (Colas), M. Jean-Pierre Badano (Casino), et M. Ioannis Taloumis (Taloumis).
L’élection d’un chef d’état jeune et ambitieux et détermination à lutter contre la corruption a redonné de l’espoir, même si les ministres limogés n’ont pas encore été remplacés, ce qui bloque les décisions. Plusieurs entreprises sont en pleine expansion et ont de nombreux projets dans les domaines de l’énergie (câblage de villages en réseau reliés à une centrale solaire), de la formation professionnelle, de la production agricole (Caro fin, sel ...) etc. Cependant les problèmes anciens demeurent, en particulier le coût de l’électricité, les difficultés de fourniture du carburant, et l’état désastreux du réseau routier. Lenteur et incertitudes sur le respect des contrats sont toujours un handicap au développement de la production et du commerce.

Visite à l’AFD avec M. Jérôme Bertrand-Hardy, directeur
La croissance des encours a repris de façon significative depuis l’élection du nouveau Président . Un premier prêt budgétaire a été fait en 2011 pour 240 millions d’euros remboursable en principal à partir de 2022. Cette année les prêts long terme seront de 40 millions et les subventions de 15 millions dont 5 à 6 pour les ONG.
L’AFD de Madagascar utilise tous les instruments financiers.
Les grandes orientations sont : la lutte contre la pauvreté, l’appui au développement rural et environnemental, celui des espaces urbains (assainissement, rocades , microprojets de quartiers, éducation et formation professionnelle, création d’emplois en entreprises, amélioration de la gouvernance (gouvernance urbaine, justice), appui aux ONG très actives et efficaces.

Déjeuner à l’invitation du groupe Hassanaly, propriétaire de 2 hôtels Tamboho et du futur hôtel Radisson sur le Water Front.

Rencontre avec la presse. (RadioFM et l’Express)

Retour à Paris durant la nuit