À mon arrivée, le 15 juillet, rencontre à l’AFD avec M. Emmanuel Debroise, directeur.
La Côte d’Ivoire est une des agences les plus importantes de l’AFD, avec un portefeuille de près de 3 milliards de dollars (cumulés depuis 2011) dont un milliard en infrastructures et 0,5 pour l’éducation. L’AFD est présente dans tous les domaines’ y compris la gouvernance et la justice.
Le président Alassane Dramane Ouattara, dont on sent qu’il est tenté de se représenter pour un3ème mandat, a lancé un vaste programme de redistribution sociale dont on espère qu’il pourra être réalisé.
La France est, derrière la Chine, le plus gros bailleur de fonds.

Puis déjeuner à la Résidence du Consul général (M. Laurent Souquière) avec les associations françaises (Français du Monde et UFE, présidentes : Mmes Jacky Bertho et Martine Ducoulombier).
Les demandes des associations portent sur l’accueil des enfants français revenant étudier en France, sur la fiscalité et sur la création d’un statut particulier pour les Français hors de France injustement traités.
M. le Consul général soulève la question de la Journée défense et citoyenneté (JDC) : faut-il la maintenir ou pas ?

Enfin d’après-midi, rencontre avec le président du Sénat M. Jeannot Ahousso-Kouadio, avec qui nous parlons de la situation politique en France et en Côte d’Ivoire.
Puis rencontre avec Mme Chantal Fanny Moussokoura, présidente de la commission des relations extérieures et des Ivoiriens établis hors de la Côte d'Ivoire, et M. Djouha Kei Edouard, président de la commission sécurité et défense.
J’explique comment fonctionnent nos commissions et les groupes au Sénat. Très bon débat subséquent.

Le 16 juillet

Entretien avec le colonel Jérôme Patoux, attaché de sécurité intérieure. Nous disposons de plusieurs coopérants (11) placés auprès des différents ministres chargés de la sécurité et dans des fonctions similaires (18.000 gendarmes et le même nombre de policiers).
La Côte d’Ivoire connaît une criminalité « normale » avec deux difficultés : l’arrivée de la drogue d’Amérique latine par la mer (zone de rebond vers l’Europe) et la circulation importante d’armes issues de la guerre civile (peu récupérées)

Je vois ensuite le colonel Philippe Haristoy qui est conseiller du ministre de La Défense (Hamed Bakayoko). Les armées comptent 20.000 personnes dont 10.000 ex rebelles intégrés après la guerre civile. La conséquence en est qu’il y a 75% de sous-officiers pour 7% d’officiers.
Une des priorités est donc de refaire une pyramide normale des corps. La seconde est de fournir un minimum d’équipements aux forces qui actuellement sont dans un état déplorable.
Il en résulte que l’armée n’est pas en situation de remplir ses missions, en particulier toute la bande nord du pays, proche du Mali et du Burkina, est ouverte aux katibas de Daech.
La Côte d’Ivoire est en train de mettre sur pied un bataillon qui rejoindra la Minusma et combattra au Mali.
Il existe plusieurs écoles militaires (officiers, sous-officiers) que nous aidons ainsi qu’une école pour la sécurité en mer (ISMI) plus particulièrement chargée de former à la lutte contre la piraterie en mer.
Présentation du projet AILCT (académie internationale de lutte contre le terrorisme)
C’est un important projet porté par la France (budget de 18 millions d’euros) qui a vocation à s’ouvrir aux autres pays du G5 Sahel. Il formera (en fait il a déjà commencé ses activités) à tous les aspects de la lutte anti-terroriste (renseignement, intervention, négociation, aspects pénaux, ...) Il sera installé dans un camp de 1200 ha près de Jacqueville avec les autres services de sécurité ivoiriens.

Déjeuner avec M. Gilles Huberson, notre ambassadeur, que je connais depuis longtemps et l’ambassadeur Kindia, directeur des Nations unies au MAE ivoirien ainsi qu’avec le consul général et la première secrétaire. Nous faisons en particulier un point sur les positions que défendra la Côte d’Ivoire durant son mandat au Conseil de sécurité.

Entretien avec M. François Sporrer, chef du service économique régional, et M. Gérald Petit, directeur de Business France.
Le SER couvre toute l’Afrique de l’Ouest sauf les pays anglophones avec 10 personnes.
S’agissant plus particulièrement de la Côte d’Ivoire, on note une croissance de 7,5% pour un PIB de 45 milliards de dollars avec une diversification réelle dans le domaine agricole (cacao, café, hévéa, anacardier, coton, palme, ...). Diversification aussi dans le domaine industriel (25% du PIB).
Il y a 200 filiales de sociétés françaises en Côte d’Ivoire et 500 créées par des Français localement.
La balance commerciale avec la France est excédentaire en faveur de cette dernière.

Rencontre avec des représentants de grands groupes français (société générale, Orange, Eranove, SETAO (Bouygues), Thales). Nous passons en revue les problèmes le plus souvent rencontrés : harcèlement fiscal, corruption, lenteur et bureaucratie, concurrence déloyale de la Chine et de la Russie.

Rencontre avec la French Tech Abidjan (M. Fabrice Piofret et Mme Sofia)
La French Tech regroupe une dizaine de startups soutenues par Orange et Daily Motion dans des domaines aussi différents que la transmission d’Internet par la lumière, la mise en place de MOOC pour l’enseignement et la formation, la gestion de déchets plastiques.
Elle souhaite construire des projets d’avenir avec le financement de la French Tech de Paris en particulier pour amener en Côte d’Ivoire des startups françaises.