Visite accompagnée de Vincent Toinel, mon collaborateur parlementaire.

Le dimanche 1er décembre, accueil à la Résidence de France par Notre ambassadeur Laurent Pic que j’ai connu aux Pays Bas et comme directeur de cabinet de Jean Marc Ayrault, alors Premier ministre.
Dîner avec Monsieur Pic, Mme Laurence Auer, directrice de la culture, de l’enseignement, de la recherche et du réseau au MEAE, Mme Christine Carole, conseillère de presse, et Mme Marie-Hélène Teylouni, consule.
Nous faisons le point sur les relations franco japonaises et sur la situation au Japon.

Lundi 2 décembre, avec Mmes Christine Carole et Marie-Hélène Teylouni de l’ambassade, nous rendons visite à Mme Satsuki Katayama, sénatrice LDP et ancienne ministre, et à MM. Seichi Kuschida et Hidehiro Mitani, députés PLD, pour obtenir leur soutien sur la question des enlèvements d’enfants dans le cas de divorces non amicaux. Nous insistons pour que le comité consultatif franco-japonais qui existait avant la signature de la Convention de La Haye soit remis en activité. Nous expliquons que tout en respectant les procédures japonaises, le calendrier qui est envisagé d’une commission d’études qui devrait étudier les questions posées, suivie d’une commission dite « justice » qui ferait des propositions au gouvernement avant que celui-ci décide ou non de mesures législatives ou réglementaires ne nous paraît pas adaptée à l’urgence de la situation. De plus les problèmes sont bien connus et identifiés. Il nous semble que le gouvernement japonais peut décider une voie bien plus rapide et efficace.

L’après-midi rencontre avec les représentants des associations de parents français suivie d’une réunion avec les trois grandes associations de parents japonais, ce qui est un grand progrès : M. Yosuke SUMI, président de Kodomo Onbuzuman Niho, M. Yuichiro HIRAYAMA, président de Sakura no kai, et M. Hajime KAWAI, vice-président de Yui no kai.
Ceux-ci nous expliquent leurs différentes actions : plaintes devant le comité du droit des enfants des Nations-unies, sensibilisation (difficile) des médias, utilisation des réseaux sociaux.
Malheureusement, l’opinion publique japonaise reste peu réceptive à ces questions qui relèvent de la tradition.
Une possibilité évoquée serait de lier les démarches qui pourraient être entreprises par des gouvernements européens ou américain pour la libération d’enfants japonais enlevés dans les années 60 par les Nord-Coréens avec les progrès concernant la législation pour tous les enfants.

En fin de journée, visite à l’ambassade des États-Unis pour un entretien avec deux diplomates américains pour nous informer sur les mesures éventuelles que ceux-ci pourraient mettre en œuvre. Mais l’entretien se révèle décevant, soit qu’il n’y pas d’actions réellement menées, soit qu’il n’y ait pas de volonté de partager leur expérience.

Le soir réunion amicale avec Les Marcheurs de Tokyo suivie d’un dîner japonais très agréable.

Le 3 décembre, je me suis rendu à Kyoto, où j’ai été accueilli par le consul général de France, Jules IRRMANN.

Compétent pour l’Ouest du Japon, le consulat général de France à Kyoto est un poste à gestion simplifiée (PGS) depuis 2010. Il assure un service consulaire résiduel (protection des détenus, établissement de laissez-passer, authentification de signatures). La circonscription consulaire de Kyoto s’étend de Nagoya à Okinawa (2.600 inscrits au registre des Français établis hors de France). M. IRRMANN exerce principalement une mission d’influence dans les domaines politique, économique et culturel (rencontres avec les autorités locales, contacts avec les milieux d’affaires, etc.). Pour mener à bien ses missions, il est assisté par deux personnes, à savoir une agente administrative et un chauffeur. Il bénéficie également de l’appui de cinq consuls honoraires (Fukuoka, Hiroshima, Nagasaki, Nagoya, Okinawa) ainsi que de l’aide des sociétés franco-japonaises.

M. IRRMANN est également directeur de l’Institut français du Japon – Kansai, qui comprend 18 personnels et des professeurs vacataires. Son taux d’autofinancement est élevé. Il bénéficie aussi du soutien de mécènes locaux. Chaque année, il organise la Nuit blanche. En 2020, à l’occasion du 30ème anniversaire de l’académie de musique française de Kyoto, il accueillera des professeurs de musique, qui dispenseront des cours pendant deux semaines.

Lors du déjeuner, j’ai échangé avec Evelyne INUZUKA, conseillère consulaire, François ROUSSEL, conseiller consulaire et vice-président de l’organisme local d’entraide et de solidarité (OLES), Christophe CHERASSE, président de la section Kansaï de l’Association des français du Japon (AFJ), Jean-Pierre TRUCHOT, délégué pour le Kansaï de l’Union des Français de l’étranger (UFE), et Alain BERNARD, président d’honneur de la section Kansaï de l’AFJ. Nous avons abordé de nombreux sujets, dont le dispositif d’îlotage (les plans de sécurité de Tokyo et Kyoto sont en cours de fusion), les divorces binationaux avec enfant(s) (l’OLES a réalisé un guide pratique juridique et socio-culturel du mariage franco-japonais, qui sera notamment publié sur Internet) et l’accès à l’enseignement français des enfants vivant loin de Kyoto (des parents souhaitent créer une association « Français langue maternelle » à Fukuoka).

Au lycée français international de Kyoto (LFIK), j’ai été accueilli par le directeur, Emmanuel RESBEUT. Situé dans une ancienne école japonaise, le LFIK est un établissement conventionné de l’AEFE. La nouvelle convention avec l’AEFE doit être finalisée d’ici à juin 2020. Les bâtiments occupés par le lycée sont loués à la mairie de Kyoto. Le comité de quartier joue le rôle d’interface entre la municipalité et le lycée. En avril 2020, le lycée lancera le réaménagement d’une aile actuellement occupée par une école japonaise, en vue d’une ouverture à la rentrée prochaine. Au cours des dernières années, il a connu une forte croissance du nombre de ses élèves (160 élèves, dont 40% de boursiers). Il comprend 49 personnels, dont 31 enseignants (certains travaillent à temps partiel). Toutes les disciplines sont couvertes. L’homologation du cycle 4 (5ème-3ème) est en cours. Le LFIK n’étant pas encore homologué pour le cycle terminal, il ne pourra pas organiser les épreuves communes de contrôle continu (E3C) prévues dans le cadre de la réforme du baccalauréat. Ces épreuves ne pourront pas non plus être corrigées par le Centre national d’enseignement à distance (CNED). Les élèves de première et terminale devront donc passer ces épreuves au lycée français international de Tokyo. Le LFIK propose cinq spécialités parmi les douze prévues dans le cadre de la réforme du baccalauréat (les lycéens ont l’obligation de choisir trois spécialités). Les autres spécialités peuvent être suivies par l’intermédiaire du CNED, dont le manque de réaction est déploré par M. RESBEUT.

Après la visite des locaux, j’ai eu le plaisir de participer au conseil d’administration du LFIK. La réunion était animée par le président du comité de gestion, Nicolas PRÉVOST. Partiellement renouvelé, le comité de gestion comprend 11 membres. Des commissions thématiques ont été mises en place l’an dernier (communication, travaux, informatique, produits dérivés, orientation, activités périscolaires, sécurité, bentos, etc.).

Avant de rentrer à Tokyo, j’ai dîné avec le consul général, le directeur du LFIK et le président du comité de gestion du LFIK.

La journée du 4 décembre a débuté par une rencontre avec l’équipe de Campus France et France Alumni, en présence du conseiller culturel de l’ambassade de France, Pierre COLLIOT, et de l’attaché de coopération universitaire, Airy QUILLERÉ.

Au lycée français international de Tokyo (LFIT), j’ai été accueilli par le nouveau proviseur, Laurent WAJNBERG, la proviseure adjointe, Marie DOYHAMBEHERE, le directeur du primaire, Gilles SANSEBASTIAN, le conseiller principal d’éducation, Guillaume JUBLOT, et l’attaché de coopération pour le français, Maxence ROBIN. Jusqu’en 2005, le LFIT était directement géré par l’AEFE. Depuis le 1er janvier 2006, il est un établissement conventionné à statut particulier (sans gestion parentale). Il s’agit d’une fondation scolaire de droit japonais dont la présidence et la vice-présidence sont assurées respectivement par le directeur de l’AEFE et l’ambassadeur. M. WAJNBERG en est le directeur général. Le lycée est ainsi reconnu par les autorités japonaises et bénéficie de divers avantages fiscaux. Il accueille 1.438 élèves, dont 81,4% de Français (la moitié d’entre eux sont franco-japonais). Après la catastrophe de Fukushima, les effectifs avaient considérablement baissé (-21% à la rentrée 2011). Depuis, ils ne cessent de croître (+4,7% entre 2018 et 2019). Afin de répondre à la demande, le LFIT souhaite installer l’école primaire dans une école japonaise voisine. Les négociations avec la mairie de quartier sont particulièrement lentes (le lycée devra partager les locaux avec l’école japonaise). Les frais de scolarité s’élèvent à environ 8.000 euros par an. Les deux tiers des élèves de terminale poursuivent leurs études dans des établissements universitaires français. Depuis 2017, l’école maternelle comprend des classes multi-âges. Ce dispositif produit des effets positifs (bons résultats lors des évaluations au CP, apprentissage de la lecture plus rapide, meilleure intégration, etc.). L’école primaire accueille actuellement sept élèves à besoins éducatifs particuliers.

Après le déjeuner, j’ai visité l’Institut français du Japon–Tokyo, dont la restructuration est en cours (rénovation des ailes historiques et construction d’un nouveau bâtiment). La conseillère culturelle adjointe, Catherine OUNSAMONE, m’a présenté le projet immobilier, qui a été conçu par l’architecte japonais Sou FUJIMOTO. Son coût global s’élève à 10,2 millions d’euros. Le financement est assuré par le ministère de l’Europe et des affaires étrangères (9 millions d’euros) et l’Institut français du Japon (1,2 million d’euros). Les travaux doivent s’achever en 2021 pour la saison française au Japon. L’Institut français se rémunère par les cours de français, qui sont dispensés par 55 professeurs.

L’après-midi s’est poursuivi par une réunion avec la ministre conseillère pour les affaires économiques et cheffe du service économique régional (SER), Christel PÉRIDON, le directeur Japon et zone Asie du Nord-Est de Business France, Pascal GONDRAND, le directeur adjoint Japon et zone Asie du Nord-Est de Business France, Bertrand VÉLON, le coordinateur Team France Export – Japon chez Business France, Alexis TATTO, et le directeur général de la chambre de commerce et d’industrie française du Japon (CCIFJ), Nicolas BONNARDEL. Après un tour d’horizon de l’actualité économique et financière japonaise, mes interlocuteurs m’ont présenté la Team France Export – Japon. Business France demeure le correspondant unique des entreprises. Il s’appuie sur la CCIFJ dans le cadre d’un marché public de services. Le contrat a été conclu le 19 novembre 2018. Depuis le 1er janvier 2019, Business France réceptionne les demandes, qui sont ensuite réparties entre la CCIFJ et Business France (les modalités de répartition sont prévues par le contrat). Business France rémunère la CCIFJ et prend en charge le risque financier. Les effectifs de Business France sont passés de 42 ETP à 29 ETP (plan de départs volontaires, fins de CDD, un seul licenciement sec). La cible à atteindre cette année est de 65 prestations par an (58 prestations à ce stade). Par ailleurs, Business France procède au référencement d’opérateurs privés qui pourront être recommandés par la Team France Export pour fournir des services complémentaires (conseil juridique et fiscal, domiciliation, etc.). Une vingtaine de consultants français sont présents au Japon.

En fin de journée, je me suis entretenu avec l’ambassadeur d’Italie, Giorgio STARACE, en présence de M. ASTOUX et de Mme TEYLOUNI. Quinze pères italiens sont actuellement privés de tout contact avec leur enfant en raison d’une séparation conflictuelle d’avec leur épouse japonaise. Le 24 avril dernier, le président italien, Sergio MATTARELLA, a évoqué ce sujet avec le premier ministre japonais. Le prochain sommet UE-Japon devrait être l’occasion d’échanger une nouvelle fois avec les autorités japonaises. En Italie, le sujet fait aussi l’objet d’une couverture médiatique. Les parlementaires italiens de passage au Japon sont systématiquement sensibilisés à cette question par l’ambassade. Lors du G20 parlementaire, le président du groupe d’amitié Italie-Japon de la Chambre des représentants, Akira AMARI (PLD), a promis aux parlementaires italiens d’agir.

Avant de quitter le Japon, je me suis entretenu avec l’ambassadeur de France.