Le 25 février à Wellington, nous commençons la journée, avec Marie-Claire Guilbaud et Michel Legras, ambassadeur de France, par une visite à Moana MacKay, membre du Parlement (il n’y a pas de Sénat dans ce pays !) Elle nous explique le système politique (chaque électeur a 2 voix, une pour la circonscription, une pour le parti au niveau national). Les Maoris (16%), peuple d’origine des deux îles, ont une représentation politique propre. La majorité travailliste poursuit avec succès une politique de croissance économique, de plein emploi (3% de chômeurs !) et d’austérité budgétaire. Nous abordons les relations commerciales avec l’Europe pour nous plaindre du protectionnisme néo-zélandais, en particulier du monopole de fait qui a été donné à une coopérative pour les achats/ventes de lait. La conséquence en est que les Français qui souhaitent acheter du lait paye un prix largement supérieur à celui du marché mondial. Elle se plaint à son tour – mais sans grande conviction – de la politique agricole commune européenne. En fait, avec le niveau élevé des prix des matières premières (y compris agricoles) les subventions à l’exportation sont appelées à diminuer, voire à disparaître.

Notre ambassadeur nous reçoit ensuite et nous fait un tableau des relations franco-néo-zélandaises. Dans le domaine culturel, l’enseignement des langues n’est guère encouragé (les langues ne sont pas obligatoires). La tactique envisagée est de sensibiliser les parents à l’importance d’une seconde langue. Sur le plan politique et diplomatique, les relations se sont considérablement améliorée et la coopération s’est renforcée en particulier vis-à-vis de la nécessité de maintenir l’ordre et la stabilité dans le Pacifique sud. Nous coopérons à divers fonds d’intervention et de secours pour les micro-pays de la région, souvent la proie de coup d’État, d’actions mafieuses, de corruption.

L’ambassadeur et Mme Legras offrent ensuite un déjeuner-buffet à la résidence qui permet de rencontrer une cinquantaine de nos concitoyens. La communauté semble prospère, beaucoup sont dans les affaires et binationaux. La question d’une école française sur Wellington ne semble pas vraiment à l’ordre du jour.

L’après-midi, visite au musée Te Papa, en compagnie de Typhaine Biard-Hamon, Conseillère Culturelle, Scientifique et de Coopération. Nous sommes accueillis par Sir Ronald Scott, président du Conseil et Paul Brewer, directeur adjoint. Nous parlons d’une exposition Monet à venir en 2009 et des activités de promotion qui pourraient être organisées autour. Nous avons ensuite le privilège d’une visite des réserves d’objets rituels et sacrés de culture maorie.

Nous terminons la journée par une visite à l’Alliance française, accueillis par le directeur Olivier Pellenard et son Board. Celle-ci semble particulièrement prospère et voit le nombre d’étudiants et d’activités se développer.

Le 26 février, Marie-Claire Guilbaud et moi-même participons à un petit-déjeuner organisé par le « French New Zealand Business council » qui est comme la chambre de commerce et d’industrie franco- neo-zélandaise. Elle regroupe les entreprises françaises implantées en Nouvelle Zélande ainsi que les entreprises qui travaillent avec la France. Elle est présidée depuis peu par Catherine Michels qui m’a invité à faire un exposé sur la situation économique en Europe et en France. Une cinquantaine de personnes y participent malgré l’heure matinale, ainsi que plusieurs membres du Parlement !

Nous retournons ensuite visiter l’école primaire de Richmond Road que nous avions déjà vue en 2005. Nous sommes reçus par le président du Conseil, Ewen Mackenzie-Bowie et la nouvelle principale ainsi que par les deux responsables de la section française. Le principal problème est, si l’on ose dire, les demandes nombreuses des parents pour les trois classes de la section française à tel point qu’il y a maintenant une liste d’attente. Comme il est difficile de faire croître la section française dans l’implantation actuelle, une des solutions serait de trouver une seconde « primary school » néo-zélandaise, dans un site différent, qui soit intéressée par une filière francophone. L’école n’est pas homologuée par l’AEFE et finit un programme FLAM qui a eu du succès. Un projet d’école maternelle française est à l’étude.
(lire l'article des Nouvelles calédoniennes)

Après un déjeuner sur le port de plaisance qui abrite plusieurs voiliers de l’America Cup, (l’avoir perdue au profit des Etats-Unis, puis de l’Italie, est un drame national encore plus grand que la défaite des All Blacks lors de la récente coupe du monde de rugby), nous visitons l’après midi l’Alliance française qui a pu grâce à un don du gouvernement français acquérir un étage supplémentaire dans l’immeuble où elle se trouve déjà (voir visite précédente). La situation ne parait pourtant guère florissante puisque le nombre d’élèves est en diminution et que les effectifs d’enseignants vont également décroître (départ d’une VIA). Le Board peine à définir une stratégie claire de reprise et de développement.

Le soir, cocktail offert à la communauté française au Horse an Trap, organisé par l’ADFE et financé par le Consulat : nous pouvons y rencontrer nos compatriotes et avoir eux une discussion ouverte sur les questions du retour en France et sur les retraites.
Rencontre ensuite avec Nadine Plet, présidente et les amis de l’ADFE.