Arrivés à Séoul, nous débutons notre visite le 11 avril, René Aicardi et moi-même, par un petit-déjeuner avec Philippe Thiébaud, notre ambassadeur à Séoul. Il nous explique la situation politique intérieure après le changement de Président, le nouveau étant Lee Myong Bak, et les élections législatives qui ont donné une majorité au parti conservateur. La ligne est beaucoup plus ferme vis-à-vis de la Corée du Nord : la coopération et l’aide seront proportionées au progrès de la dénucléarisation. Les relations bilatérales sont bonnes tant sur le plan économique (voir plus loin) que politiques, à l’exception de l’affaire récurrente des archives royales coréennes détenues par la France. Il y un intérêt dans l’enseignement, la langue et la culture françaises qui va au-delà du convenu.

La communauté française est de l’ordre de 2000 dont 1600 inscrits, stable depuis plusieurs années. C’est une communauté jeune, masculine, engagée dans la vie professionnelle, qui reste 3 à 4 ans en moyenne. Peu de situations sociales difficiles.

Nous nous rendons ensuite au Service de coopération dirigé par Jean Luc Maslin qui nous présente les différentes activités de son service et nous fait visiter le centre culturel. A noter en particulier le nombre impressionnant de traductions d’ouvrages français vers le coréen, y compris d’œuvres récentes (750 par an pour une subvention publique française de 75 000€).

Campusfrance, dirigé par M. Jeong-hun Oh, est installé dans le même immeuble et envoie environ 1600 étudiants coréens par an en France (dont une vingtaine de boursiers) contre à peine une centaine d’étudiants français en Corée. Il y a de l’ordre de 5 à 6000 étudiants coréens en France surtout dans les métiers d’art, les langues, la mode.

L’Ambassadeur réunit ensuite à déjeuner les principaux responsables de la communauté française et des associations (Mme Hyeonae Lee, présidente de l’ADFE et Pierre Ory, secrétaire du PS et représentant de René Aicardi, nous retrouvent) qui exposent ainsi leurs activités et leurs difficultés.

Au café, Antoine Chéry, conseiller économique et commercial, et Philippe Li, président de la chambre de commerce franco-coréenne, exposent la situation des relations commerciales entre nos deux pays. La situation économique de la Corée reste très bonne (croissance, balance commerciale) malgré la petite taille du marché et les problèmes de coûts vis-à-vis de la Chine et de compétitivité vis-à-vis du Japon. Les relations avec la France sont presque équilibrées avec un solde fluctuant selon les ventes d’avions Airbus. La France se situe au 7éme rang des investissements directs avec de gros projets de Total, BNP, Lafarge et Renault.

Nous partons ensuite avec MM. Ballot et Ho à l’Université Sungkyunkwan qui m’a invité à prononcer un exposé sur les questions européennes et sur les nouvelles institutions. Une soixantaine d’étudiants y participent.
seoul042008b

Le soir, visite à l’Alliance française où nous retrouvons son nouveau directeur, Marc Sarrazin. La situation n’a pas évoluée depuis ma dernière visite (voir compte-rendu), ce qui ne manque pas d’être préoccupant.
seoul022008a

Le samedi 12 avril, avec MM. Ballot, Aicardi, Ory, je rends visite au lycée français de Séoul (proviseur : Thierry Tillement). Construit en 1974, il compte actuellement 360 élèves de la maternelle à la terminale, une cinquantaine d’enseignants, et a noué des liens forts de proximité avec la mairie de Seocho, très orientée vers la francophonie. Je rencontre d’abord une délégation d’enseignants avec qui nous examinons la question douloureuse de l’évolution de l’ISVL pour Séoul, le recrutement des contrats locaux et l’avenir de l’homologation.
seoul042008c

Je tiens ensuite une permanence pour les citoyens français qui souhaitent me rencontrer.

M. Ballot nous invite ensuite à déjeuner en compagnie de Mme Sabrina Neveux-Guilluy, Présidente de l’association des parents d’élèves. Nous faisons le tour des différents scénarios possibles pour faire face à une extension du lycée au delà des 350 élèves actuels. En particulier, un accroissement du nombre d’élèves est souhaitable pour assurer la pérennité des classes du lycée actuellement en sous effectif. L’idéal serait une extension d’environ une centaine de places supplémentaires dans le voisinage immédiat de la localisation actuelle.

Visite enfin du lycée international Xavier, créé il y a 5 ans par la congrégation des sœurs de Sainte-Marie de Neuilly qui gèrent également les écoles Charles Peguy. Hélène Lebrun, la fondatrice, Odile Thibault, directrice, Maria AhNoun, nous expliquent que le lycée offre un cycle complet d’éducation de la maternelle à la terminale en français et suivant le programme français, ainsi qu’un internat filles et garçons). L’école compte aujourd’hui 200 élèves, essentiellement coréens et quelques francophones, et 30 enseignants, avec des frais d’écolage de même niveau que ceux de l’école française (moins de 7000 € par an). Une belle réalisation qui n’est pas en concurrence avec l’école française.
seoul042008e

Le soir, réunion de la section ADFE avec une vingtaine de participants.
seoul042008d