Johannesburg

Le 23 avril au matin, Eric Granry et moi nous arrivons à Johannesburg par le premier vol du matin de Maputo pour être accueillis par M. Christian Bader, consul général et par François Chambraud, directeur de l’Alliance française de Pretoria.

Nous visitons celle-ci qui se spécialise dans les cours aux institutionnels : ministères et entreprises. Il y a une grande demande d’enseignement du français qui est liée aux ambitions panafricaines de l’Afrique du sud et à la volonté pour les entreprises sud africaines de conquérir des marchés en Afrique francophone.
Je fais ensuite une conférence sur le Traité de Lisbonne devant les élèves diplomates sud africains.

M. Denis Pietton, ambassadeur de France, nous invite à déjeuner avec ses principaux collaborateurs pour nous présenter les grandes caractéristiques des relations entre l’Afrique du sud et la France.
La situation à la fin de la présidence de Thabo Mbeki, est assez négative : déficit grave d’énergie, développement du SIDA (une personne sur 3), échecs internationaux en Côte d’ivoire et au Zimbabwe. La contestation interne à l’ANC par les partisans de Zuma n’arrange pas les choses.
Le pays reste néanmoins un riche pays avec un PIB de 300 milliards de dollars et où l’aide ne représente que 1,5% du Pib.
Le plus préoccupant reste la difficulté de faire émerger une élite africaine : seuls 2000 d’entre eux accèdent à l’université et les programmes de discrimination positive en leur faveur réent des tensions fortes avec les autres groupes ethniques.

L’après midi nous nous rendons à l’Alliance française de Johannesburg où nous sommes reçus par M. Laurent Croset, directeur et coordinateur du réseau des Alliances dans la région.
Cette dernière est proche de l’autofinancement avec 1500 apprenants par an. Elle développe également des activités culturelles en lien avec l’Institut français.
Visite du consulat avec M. Robert, consul : notre communauté comprend environ 6000 personnes à Johannesburg et 2000 au Cap. En majorité une communauté active et plutôt prospère, même s’il existe quelques situations familiales difficiles : 15 cas à la CCPAS, et .. bourses. La question est de savoir pour les 15 % qui sont installés « définitivement » si leur avenir est dans le pays ou pas.

Le soir réception pour une cinquantaine de Français à la résidence du consul général.

Le 24 nous visitons le chantier du train Johannesburg -Pretoria que construit Bouyghes.
Une rencontre est ensuite prévue à la Chambre de Commerce franco sud-africaine avec sa directrice générale, Mme Hazzard-Ferrand est annulée sans explication.
Le président du Conseil d’administration, M. Pascal Asin, responsable de Moet-Hennessy, nous reçoit et nous explique les activités de la chambre.
Il souligne les difficultés que rencontrent les entreprises (françaises et autres) : manque de main d’œuvre spécialisée, sécurité, difficultés d’obtenir les visas et permis de travail et bien sûr les coupures d’énergie.
Il souligne par contre le bon fonctionnement de l’administration des impôts et des douanes.

L’après-midi, nous rencontrons M. de Ricaud, chef des Missions économiques en Afrique du sud qui nous fait un exposé très intéressant sur la situation économique de l’Afrique du sud.
Les principaux points en sont :

  • Une politique budgétaire et monétaire très sage (budget en excédent, parité du rand contrôlée)
  • Le déficit du commerce extérieur est important (20 milliards de dollars, dont 10 pour les services et 10 pour les « invisibles ») est compensée par les entrées de capitaux qui viennent à la bourse de Johannesburg, très attractive.
  • La croissance prévisible est de l’ordre de 5% ( ramenée à 3,5% à cause de la crise énergétique)

Le Cap

Nous sommes accueillis à notre arrivée au Cap par M. Jean-Luc Bodin, Consul de France.

Le 25 au matin, conférence en français à l’Alliance française devant une soixantaine de nos citoyens sur les institutions de l’Union européenne et l’avenir de celle-ci.
Visite en compagnie de son directeur M. Jean-Jacque Thézard de l’Alliance française du Cap qui s’autofinance à 90% (sans le salaire du directeur) et dispose d’un beau local au centre historique de la Ville.
Elle reçoit près de 1000 apprenants par an et peut consacrer 26000 € à des activités culturelles. Elle a toutefois du mal à attirer des étudiants noirs et métis (15%).

Nous nous rendons ensuite à l’école française François Le Vaillant où nous sommes accueillis par la directrice, Mme Christine Thauvin et par le président du comité de gestion, M. Guillaume Ortscheit.
L’école conventionnée scolarise 190élèves avec une expatriée et 3 résidents. Elle devient homologuée à partir de la 6e (CNED). Les frais de scolarité sont bas (environ 2000 € par an).
Le principal problème est de préparer la croissance à venir en prévoyant les locaux nécessaires.

L’après-midi, nous visitons le consulat et participons à une réunion de travail avec M. le Consul et son adjointe, Sandrine Bourguignat, ainsi que les agents.
La discussion porte sur les applications informatiques (Corrège et Racine) qui ne fonctionnent pas de manière satisfaisante.
La question de la révision des salaires est abordée (indices Mercer qui sont souvent en dessous du coûts de la vie ou de sa perception).
Nous faisons ensuite le point sur la politique des visas et des documents d’état civil.

Le samedi 26 avril, visite des domaines viticoles tenus par des Français dans la commune de Stellenbosch :

  • Le domaine Glenelly avec son directeur M. Sichere (de Bordeaux)
  • Le domaine Marianne avec M. Malassigne, son gérant

Ce sont deux investisseurs importants qui marquent l’espoir que nos compatriotes ont dans l’avenir de l’Afrique du sud et le développement du transfert du savoir-faire vinicole.