Sydney, Londres, New York... Tous les Français de l'étranger ont fait part de leur tristesse après les attentats du 13 novembre. De nombreux rassemblements ont eu lieu dans différentes villes autour du monde.

Le choc et puis la peur. En France comme ailleurs, tout le monde a été traumatisé par les attentats qui ont touché Paris et Saint-Denis vendredi 13 novembre. À travers le globe, les hommages se sont multipliés. Drapeau français sur les monuments, et parterre de fleurs ont germé dans beaucoup de pays. Mais dans ces pays étrangers, beaucoup de Français ont été, peut-être, plus affectés que les autres. «Ce qu'on se dit, c'est que nos proches auraient pu être touchés. De ce fait, on est forcément plus affectés que les personnes qui nous entourent», explique Thomas qui vit en Australie.
Dès les premières heures qui ont suivi le drame, beaucoup se sont rendus dans les consulats français pour aller chercher des informations. Car demander des nouvelles de ses proches, de ses amis, est une priorité dans ce genre de situation. «Dès le moment où j'ai pu être au courant de ce qui se passait, j'ai passé le reste de la soirée et une bonne partie de la nuit à envoyer des messages pour avoir des nouvelles de ma famille, de mes amis sur Paris, savoir si tout le monde était sain et sauf», explique Sirine, 20 ans, qui fait ses études à Lièges. Pour elle, la situation est encore différente, l'enquête sur les terroristes ayant également touché la Belgique. «Ce n'est ni facile ni rassurant d'être en Belgique pendant cette période. Je me surprends à ne pas rentrer trop tard chez moi. J'ai peur», confie la jeune femme.

Se rassembler pour combattre la peur

Pourtant, malgré cette peur, ressentie par tous, ces Français de l'étranger la vivent différemment. Sirine, elle, aurait aimé être dans son pays natal. J'aurais aimé être en France pendant cette période de deuil. Pas pour m'éloigner de la Belgique et de ce qu'il s'y passe, mais plutôt pour vivre avec tous les Français cette période de deuil national». Thomas, lui, se sent à l'abri en Australie. «Ce n'est pas le pays dans lequel je suis qui est touché. Mais moi j'ai peur pour mon père qui habite dans le centre de Paris».
Alors pour lutter contre cette angoisse grandissante, les expatriés décident souvent de se rassembler. Et c'est souvent les ambassades qui sont le point névralgique de rassemblements pour tous ces ressortissants de l'hexagone. À New York, un mémorial pour les victimes a été mis en place devant le bâtiment de l'ambassade. «Dans les premières heures, il y a eu énormément de monde, Français, mais également Américains, qui sont venus se recueillir, déposer des fleurs. Un livre de condoléances a été ouvert par le consulat et nous avons participé à une marche commémorative», explique un responsable du consulat.

Des messages forts malgré la distance

Des actes qui soulagent pour certains. Lucas, 24 ans, vit à Montréal et pour ce jeune homme, c'est le sentiment de cohésion qui aide. «Je pense que ce sont des moments très durs que nous devons vivre ensemble. Montrer que même depuis l'étranger nous restons soudés avec notre pays. Des moments comme la Marseillaise d'hier soir à Wembley, ou simplement des moments de silence font sentir qu'on n'est pas seul à vivre ça».
Comme en France, le même sentiment d'impuissance et de révolte a soulevé tous ces expatriés qui, pour certains, ont voulu passer des messages forts comme le fait Sirine: «J'aimerais rappeler, en tant que Française et musulmane, que ces actes n'ont rien à voir avec le message que véhicule l'Islam. Ces monstres n'ont pas de religion».

Guillaume DESCOURS

lefigaro.fr (18/11/15)