Le 4 mars, le secrétaire d’État chargé du tourisme, des Français de l’étranger et de la francophonie, Jean-Baptiste Lemoyne, a fait un point d’étape sur la vaccination des Français établis hors de France.

Après avoir dressé un rapide panorama de la situation épidémique, le ministre a indiqué que les évacuations sanitaires entre Madagascar et La Réunion « sont autorisées au cas par cas », en raison de la situation tendue dans les hôpitaux de La Réunion.

Pour ce qui concerne les motifs impérieux justifiant des déplacements entre un pays n’appartenant pas à l’espace européen et la France, le Quai d’Orsay mène actuellement un travail qui devrait aboutir dans quelques jours. Les situations familiales autorisant un voyage en France pourraient éventuellement être élargies.

Sur la base des informations transmises par les postes diplomatiques et consulaires, le ministère de l’Europe et des affaires étrangères a réparti les Français établis hors de France en trois catégories.

Dans 97 pays, les Français ont la possibilité de se faire vacciner localement. Environ 1,2 million d’inscrits au registre des Français établis hors de France sont concernés.

Le Quai d’Orsay travaille à la définition de « solutions alternatives » pour les Français établis dans 41 pays, dont 36 pays d’Afrique subsaharienne. Les chefs de poste « doivent faire des propositions en concertation avec leurs collègues européens ». Dans ces pays, un peu plus de 50.000 personnes sont inscrites au registre.

Dans 57 pays, les postes doivent encore vérifier « si des solutions locales sont homologables ». Environ 178.000 personnes sont concernées, soit 12% des inscrits au registre.

En réponse à ma question sur la situation des Français résidant à Madagascar, M. Lemoyne a déclaré que la Grande Île fait partie de la « géographie prioritaire ». L’ambassadeur de France à Tananarive a été « mandaté pour prendre langue avec les autorités locales en vue de trouver une solution alternative ». Le ministre a insisté sur le fait que « Madagascar doit être le premier pays pour lequel il faut trouver une solution alternative », ce dont je me réjouis.

M. Lemoyne a annoncé une mise à jour des sites internet des postes diplomatiques et consulaires.

Il a par ailleurs confirmé le fait que la suspension du délai de carence pour l’affiliation à l’assurance maladie sera prolongée par voie réglementaire. Pour rappel, la loi du 14 novembre 2020 autorisant la prorogation de l’état d’urgence sanitaire et portant diverses mesures de gestion de la crise sanitaire a prolongé jusqu’au 1er avril 2021 le dispositif permettant aux expatriés rentrés en France définitivement et n’exerçant pas d’activité professionnelle de s’affilier à l’assurance maladie et maternité sans que puisse leur être opposé le délai de carence de trois mois.

Il importe de noter que le ministère des solidarités et de la santé a donné son accord à la prise en charge de la vaccination des expatriés de passage en France qui n’ont pas de numéro de sécurité sociale. Ces personnes devront « prévoir un temps de séjour suffisant en France », dans la mesure où deux doses devront leur être administrées. À cet égard, le Gouvernement fonde beaucoup d’espoir sur le vaccin développé par Johnson & Johnson, qui ne nécessite qu’une seule injection. Le ministère des solidarités et de la santé devrait en outre identifier les centres de vaccination qui auront été sensibilisés à la prise en charge des Français établis hors de France.

Selon le ministre, le déploiement du mécanisme COVAX devrait permettre de « rendre acceptable » la vaccination des Français établis hors de France. Coordonné par l’Alliance Gavi, ce mécanisme mondial de groupement des achats pour les vaccins contre la COVID-19 bénéficiera à 92 pays à revenu faible ou intermédiaire. D’ici à la fin du mois de mars, 65 pays devraient recevoir leurs premières doses.

Le 1er mars dernier, les ministres européens chargés du tourisme ont discuté de l’instauration d’un « passeport vaccinal ». M. Lemoyne a indiqué que « peu de pays vont conditionner la mobilité à la vaccination ». Il sera donc également possible de présenter un test PCR négatif.