Le limogeage par Engie d’Isabelle Kocher en février 2020, seule femme qui dirigeait une entreprise du CAC40, a mis en lumière la persistance des inégalités femmes-hommes dans les grandes entreprises. Une proposition de loi présentée aujourd’hui à l’Assemblée nationale pourrait y remédier.

Porteuse de grands progrès, cette PPL présentée par Marie-Pierre Rixain, présidente LaREM de la délégation aux droits des femmes, sera aujourd’hui discutée en commission des Affaires sociales. Le point central du texte est l’instauration d’un quota de 30 % de femmes dans les 10 % des postes à plus forte responsabilité d’ici 2027, puis 40 % d’ici à 2030, dans les entreprises de plus de 1000 salariés. Les firmes qui ne s’y conforment pas devront s’acquitter d’une sanction équivalente à 1 % de leur masse salariale. Certains trouvent cela disproportionné - cela peut être le cas pour les moyennes entreprises - mais la question peut également se poser dans l’autre sens : les grands groupes du CAC40 n’auront pas de mal à s’acquitter de cette amende. La sanction est cruciale : sans elle, il n’y a aucune incitation. L’argent devrait ensuite servir à financer un fonds de l’État pour soutenir l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Autre élément important du texte, les entreprises devront publier les taux de femmes et d’hommes : même si certaines ne se conformeront pas aux recommandations, nous pourrons les tenir responsables !

Malgré quelques réfractaires, les quotas marchent. La loi Copé-Zimmerman, votée en 2011, instaurait un quota de 40 % de femmes dans les conseils d’administration. Les études montrent que cette loi a vraisemblablement participé à la féminisation des instances. La France se doit également d’envoyer un signal fort au monde, alors que se tiendra cet été à Paris le Forum génération égalité d’ONU Femmes. Nous sommes un leader international de l’égalité femmes-hommes au travail, et nous devons le rester !