En l’occurrence il ne s’agit pas de la Rome de Néron mais de la Naples de Berlusconi.

tableau brûléDans la petite ville de Casoria près de Naples, il signor Antonio Manfredi dirige un musée d’art contemporain. Les budgets de la région de Campanie et de l’État romain fondent comme neige au soleil et le conservateur du musée n’arrive plus à faire fonctionner son musée. Il a trouvé un moyen inédit d’attirer l’attention sur la misère de la Culture italienne : il brûle publiquement trois œuvres de son musée chaque semaine. C’est évidemment extrême (il appelle d’ailleurs cela l’Art-war) et l’on aurait raison de dire que son titre est « conservateur » non pas destructeur d’art. Mais deux remarques doivent être faites pour sa défense : il demande l’autorisation à l’artiste qui a réalisé la toile et c’est un remarquable avocat de la cause de la culture. Quels peuvent être les sentiments d’un artiste qui a longtemps travaillé sur une œuvre à la voir brûler : je vous laisse avec ce problème métaphysique. Mais je garde l’idée à la disposition de Nicolas Sarkozy : il pourrait s’infliger une punition chaque fois qu’il enregistre un échec ou une promesse non tenue. Un mot quand même en regardant cette course effrénée de Sarkozy aux voix du Front national : il est normal de vouloir gagner et d’aller chercher les votes au-delà de son camp naturel mais est-ce que cela doit se faire au prix d’un renoncement à ses propres valeurs ?

Eva Joly et Cécile Duflot jouent le jeu de l’unité avec François Hollande pour le deuxième tour, certes à cause de l’accord (surtout) électoral et de gouvernement dont elles craignent la remise en cause. Ce n’est pas le cas de Jean Luc Mélenchon qui ne soutient Hollande que du bout des lèvres. Ce n’est pas le moment de discuter ces comportements : l’heure est au rassemblement de toute la gauche, voire plus, en vue du 6 mai. Mais disons le tout net : nous ne sommes pas dupes et nous tiendrons compte de tous ces éléments lorsque les questions électorales et les circonscriptions viendront en discussion.