Vous vous rappelez cette histoire : Un jeune député, brillant, élégant, porte-parole du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, est nommé Secrétaire d’État au commerce extérieur et aux Français résidents hors de France. Notre ministre en quelque sorte.

Phoebie françaiseUn premier contact avec les élus des Français de l’étranger, au moment de l’Université de la Rochelle, se passe bien. Nous allons bien travailler ensemble, et quelques jours après, c’est la catastrophe : il est obligé de démissionner du gouvernement pour des raisons fiscales. Il a omis pendant des années de payer ses impôts et la plupart de ses factures. C’est un comportement étonnant pour un homme politique qui se sait observé attentivement sur ces questions. De plus, les impôts non payés seront prélevés sur les indemnités parlementaires avec une pénalité. Ce n’est donc pas une bonne affaire sur le plan financier.

Alors j’ai essayé de comprendre, à travers son livre « une phobie française ». Le titre n’est pas bien choisi car la très grande majorité d’entre nous payons nos impôts et nos factures sans rechigner. Il n’y a pas de syndrome collectif en la matière. Le livre est, de façon assez compréhensible, un plaidoyer pro domo et il est troublant. On a de la sympathie pour ce couple qui descend aux enfers. La roche tarpéienne n’est pas loin du Capitole. Son explication est celle de la négligence. Thomas Thevenoud n’ouvrait pas son courrier et jetait tout dans une chemise de classement. Mais il ne fraudait pas. En cela il a droit à la reconnaissance de son honnêteté. Malheureusement, il est un homme politique, ministre, et il aurait dû savoir que l’opinion, chauffée à blanc par les médias et par les populistes en tout genre, n’écoute rien et juge tout le monde « pourri et corrompu » (cela fait toujours plaisir.

Ses explications sont peu convaincantes et ne l’excusent en rien. À tel point qu’il en devient sincère. Il n’a pas démissionné de son mandat de député de la Saône-et-Loire, et va même se représenter à la prochaine législative. Il sera réélu, tel est le paradoxe du genre. Un jeune homme si bien...