À lire d’urgence ce merveilleux petit livre (95 pages, éditions du Pommier) écrit par notre académicien et scientifique national avec son humour et sa verve habituelles.

Dix Grands-Papas Ronchons ne cessent de dire à Petite Poucette, chômeuse ou stagiaire qui paiera longtemps pour ces retraités :  “C’était mieux avant.” Or, cela tombe bien, avant, justement, j’y étais.Il s’agit d’une discussion entre Grand Papa Ronchon et Petite Poucette qui incarnent le pessimisme et l’optimisme, la dureté et la douceur et cette formule que l’on retrouve si souvent « c’était mieux avant » ! Les enfants respectaient les parents, les paysans leur maître, les femmes leur mari, les élèves leur maitre d’école. Il y avait des forêts et des haies pour retenir la pluie, la nourriture était saine, de la religion pour contrer les bas instincts, l’armée pour défendre la Nation et les frontières, des chefs (je ne cite personne) pour mener le pays, ...

À coup de comparaisons parlantes : l’hygiène, la nourriture, le chauffage, la douleur, les idéologies du XXème siècle, le sexisme, l’école, ..., les deux protagonistes montrent bien comment nous vivons beaucoup mieux, comment nous accédons au savoir, comment la paix (du moins pour l’Europe) règne depuis plus de 60 ans. C’est la thèse de l’optimisme, du plaisir et du bonheur que défend avec talent et conviction Michel Serres.

Belle réponse à tous les zélateurs du déclinisme, du négativisme, du pessimisme, de la fin annoncée de la France, de l’Europe, du christianisme, de la culture, ...

Chute de la France, nationalisme retrouvé, fin du progrès, ...

Je pense aux Onfray, Baverez, Zemmour, Julliard, certes marqués à droite, très à droite mais en difficulté avec une France qui retrouve de la vigueur, de la volonté, de l’optimisme.

Est-ce cela finalement le macronisme ? Oui pour moi.