Une belle primaire, je l’ai déjà dit. Un résultat de premier tour tout à fait conforme à ce qu’on pouvait espérer et un deuxième tour qui s’annonce plein d’intérêt.

VotezPersonnellement je ne pense pas que l’on soit propriétaire de ses voix et cette « course à l’échalote » pour savoir si Montebourg ou Royal vont appeler à voter Aubry ou pas a quelque chose d’un peu choquant. J’imagine que chacun d’entre nous a son idée et qu’il n’attend pas après les oracles d’un grand Mamouchi quelconque. J’ai du reste souligné à plusieurs reprises sur ce blog ses idées intéressantes et novatrices (économie sociale, protection européenne, rôle de l’euro, contrôle des banques, …). Il y a quelque chose d’amusant à entendre M. Fillon délivrer des certificats de « social-démocratie » ; on ne le savait pas si expert en la matière.

L’essentiel de l’appareil du PS, pris d’un mouvement panurgien assez classique, a décidé de soutenir François Hollande, relayé par une campagne de sondages et d’articles de presse complaisants. Je ne mentionne pas Jack Lang qui après avoir soutenu Martine Aubry, a annoncé le 7 octobre qu’il tournait casaque pour François Hollande. Il a certainement de bonnes raisons idéologiques. Ce second tour sera certainement très serré comme le montre l’arithmétique mais, en politique, tout est possible.

L’argument selon lequel la primaire dépossède le parti de ses prérogatives me parait spécieux : faire choisir le candidat par 200 000 adhérents du PS plutôt que par 2,5 millions de citoyens de gauche n’est pas défendable sauf dans la conception du parti « avant-garde éclairée des masses » qu’il me semble nous avons délaissée depuis longtemps. Accentuer et accompagner la présidentialisation du régime : la Vème est bel et bien présidentielle, mais sans le contrepoids d’un parlement fort. C’est là le véritable enjeu. Il suffit de voir les pouvoirs des deux assemblées américaines pour comprendre comment elles contrebalancent ceux du Président. C’est dans cette voie là qu’il nous faut aller : faire en sorte que le Parlement est un vrai pouvoir de contrôle et d’initiative. Pour moi, ce serait cela la VIème République.