Toutes celles et tous ceux qui ont regardé le débat entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron hier soir ont pu le constater. Celle qui a déployé tant d’efforts pour transformer l’image du Front national, pour le rendre compatible avec les règles républicaines et démocratiques françaises, pour montrer un visage souriant a baissé le masque hier soir.

Son ton, son agressivité ont souligné dès ses premières paroles qu’elle retrouvait les pratiques de son père : grossièreté, injures, attaques personnelles, mensonges, refus du débat.

Il ne manquait que les allusions aux juifs, aux « tarlouzes », planqués, ... On a retrouvé les injures habituelles envers les juges, les fonctionnaires, les migrants. De propositions, aucunes, quelques bêtises sur l’euro et sur la politique commerciale, sur les frontières et la sécurité. Nous le savions, nous l’avons vu.

Le tout avec un sourire forcé, des ricanements d’alcoolique et des mimiques de comique troupier. En la regardant, je me disais que l’étape d’après serait les menaces et les sanctions pour celles et ceux qui ne pensent pas bien. Les stades, les camps pourraient resservir.

C’est pourquoi l’abstention ou, pire, le vote blanc me choque tant : comment ne pas comprendre que l’on ne peut mettre sur le même plan les deux candidats. On peut contester telle ou telle proposition d’Emmanuel Macron mais personne ne peut avoir l’idée qu’il met en danger les valeurs de la République. Ce n’est qu’un avant-goût des législatives : il faut y penser si on ne veut pas une majorité de droite et d’extrême droite à l’Assemblée.