L'élection d'Ali Bongo, le fils d'Omar, est plus que controversée : il n'a obtenu que 40% des suffrages dans des conditions de transparence et d'égalité plus que discutables.

Cette élection se révèlera rapidement une double faute :

  • Ali Bongo n'est pas à la hauteur et n'a pas le sens politique aigu de son père qui lui permit de garder le pouvoir 40 ans, à moins qu'il suffise d'être de l'ethnie fang ou de s'appeler Bongo pour être président au  Gabon. Soit il sera balayé par la rue et par ses opposants soit il conservera son pouvoir mal acquis par la force et la répression. Dans les deux cas, cela signifie beaucoup de  malheurs et de victimes. Notre souci ira en même temps vers la sécurité de la communauté française (et des autres communautés étrangères), prises comme cibles expiatoires
  • En soutenant le candidat Ali Bongo par l'intermédiaire de M. Bourgi, le Foccard de Sarkozy, et de manière quasi officielle, la France a réaffirmé la pérennisation de la Francafrique. Une fois de plus, le discours de Nicolas Sarkozy est démenti par sa politique. Interrogez à ce sujet M. Jean-Marie Bockel qui a appris à ses dépens que la politique au Gabon était bien plus complexe qu'en Alsace. Ce message, la jeunesse africaine - à qui il est inutile de faire à Dakar ou ailleurs - des discours moralisateurs - l'a pleinement entendu : la relation coloniale perdurera. Un régime corrompu et illégitime  sera soutenu par la France  tant qu'il  permet aux grandes entreprises d'exploiter les  richesses du pays.

Il y a comme une malédiction sur les relations entre la France et certains pays africains : 50 ans après les indépendances, rien n'a changé !  C'est désolant et on n'en voit pas la fin.