Dans la campagne présidentielle américaine actuelle, les Européens sont pour les Démocrates et Biden et contre Trump et les Républicains. Cela n’est pas nouveau mais les positions ont évolué avec le temps, les Républicains étant traditionnellement pour l’ouverture et les démocrates pour l’isolationnisme.

Les Européens considèrent Trump comme l’archétype du réactionnaire yankee, élu par les religieux les plus traditionalistes (y compris ceux qui sont contre l’existence d’un État israélien comme contraire aux Écritures), les juifs orthodoxes - très organisés -, les « red necks » producteurs agricoles des grandes plaines et toutes les variétés d’extrême-droite, complotiste existant sur cette planète. Ceci fait entre 30 et 35% du corps électoral, sans doute, un peu plus des grands électeurs.

Faut-il être si résolument contre Trump parce qu’il est isolationniste, réservé sur l’OTAN et qu’il retire ses troupes au Moyen-Orients et en Allemagne, parce qu’il lève des taxes sur les produits importés chinois, européens ?

Il est vrai que sa vulgarité, son ignorance des dossiers, sa brutalité ne le qualifient guère comme Président des États-Unis, mais soulignons qu’il a contré la Chine dans de nombreux domaines, qu’il a réussi à faire évoluer l’opinion publique allemande et la Chancelière dans un sens beaucoup pro-européen, en particulier en matière de défense. D’une manière plus générale, il a agi comme un catalyseur sur l’Union européenne, la poussant à davantage d’intégration comme le plan de relance économique et financier. En s’engageant beaucoup moins dans les questions internationales, il ouvre un champ nouveau pour l’Europe et la France, comme au Liban, en Turquie, au Sahel, ...

Nous restons bien sûr de fidèles alliés des Américains et des amis de son peuple mais justement, Trump ce n’est pas l’Amérique.