J’étais vendredi à la cérémonie du 18 juin qui se déroule comme chaque année au Mont Valérien. Elle est consacrée aux Compagnons de la Libération, ceux que de Gaulle a reconnus comme ses compagnons les plus proches dans le combat. Un Ordre qui n’a pas admis de nouveaux membres depuis 1945 et qui sera dissous avec la mort du dernier membre.

montvalerienLe seul critère a été le courage et l’engagement physique. Pas de combinards ni d’arrivistes : c’est rafraichissant. Il y a là toute la France qui a refusé l’armistice et la défaite : de tous les partis, de toute confession, du curé au permanent CGT, du 2ème classe au général, des femmes, des adolescents (le plus jeune avait 14 ans), ... Nous y allons parce que mes beaux-parents sont Compagnons, résistants fusillés par les Allemands en juin 1944. Leur rendre hommage semble la moindre des choses et j’imagine que c’est un sentiment partagé par toutes les familles qui sont là. La présence d’une petite dizaine de Compagnons encore en vie sur les 1038 qu’a comptés l’Ordre rend la cérémonie d’autant plus émouvante. Malheureusement, la cérémonie a perdu le caractère simple, recueilli qu’elle doit avoir. C’est une tradition que le Président de la République l’honore de sa présence mais du coup cela devient un « barnum » considérable ; il monopolise toute l’attention (comment en serait il autrement ?) et faut-il vraiment qu’il serre les mains du public (et avec lui, le premier ministre, le ministre de la défense) ? Mon observation n’est pas dirigée contre le Président qui a été très digne pendant toute la cérémonie mais contre l’organisation de celle-ci. Je plaide pour une cérémonie plus simple, réduite peut être en nombre de participants : être autour des derniers compagnons, permettre à l’un d’eux de parler de son engagement, laisser un temps de recueillement pour les morts : ne serait-ce pas plus satisfaisant ?