Il y a un an, Emmanuel Macron était élu Président avec 66% des suffrages contre Marine Le Pen.
Nous étions nombreux à avoir décidé de le soutenir plusieurs mois avant, voire plus, persuadés qu’il était le seul à pouvoir faire échec à l’extrême-droite et à son cortège de catastrophes annoncées. Les résultats du premier tour ont montré que cette analyse était juste.
À cette raison, somme toute négative, on peut rajouter que son programme, sa manière de concevoir la présidence, son engagement européen donnaient des raisons positives de le soutenir.
Un an après qu’en est-il ?
Je ne dirai rien sur l’action européenne et internationale du Président et du gouvernement, car elles me paraissent appréciées non seulement par l’opinion internationale mais surtout par celle des Français et des Européens.
Chacun voit que la situation économique du pays s’est améliorée à la fois à cause la conjoncture européenne et mondiale, de certaines mesures prises sous le quinquennat Hollande mais aussi par la relance de l’investissement des entreprises, l’amélioration de leur compétitivité intérieure, la relance de la consommation des ménages. S’y ajoutent des finances publiques bien tenues et une politique monétaire sage de la BCE.
Le résultat en est une hausse du PIB à plus de 2%, la réduction du déficit public à moins de 3% (objectif qui nous était assigné par l’Union depuis plusieurs années mais que ni la droite ni le PS n’avaient pu atteindre), un chômage en baisse sensible (8,6%), ce qui probablement le plus important. Par contre, nous ne redressons pas notre solde du commerce extérieur, ce qui est la marque d’un manque de compétitivité internationale, de la timidité de nos PME et de difficultés de financement.
Devant ces chiffres et le climat positif des affaires mais aussi des Français, nous devons rester modestes : nous devons continuer dans cette voie pour faire descendre le chômage au moins à 7% et restaurer notre balance commerciale. Il y a donc encore beaucoup à faire, à commencer par poursuivre les grandes réformes de structure. Celles déjà actées comme le marché du travail, l’école, le baccalauréat, la fiscalité, les emplois francs...), celles en cours comme la formation professionnelle, l’apprentissage, l’assurance-chômage, la justice, les institutions, le droit à l’erreur...
Il est vrai que cette liste donne parfois le vertige par son ampleur et il est normal que des résistances s’expriment contre tel ou tel changement, même si c’est de manière systématique et excessive par LR, LFI, le PS qui n’ont guère de leaders ni de stratégie.
Il est dit que ces réformes sont surtout économiques et dans le sens libéral mais que le volet social est laissé pour compte. Ce dernier point est discutable car plusieurs mesures visent à aider les plus démunis (dédoublement des classes de CP, vaccinations obligatoires, suppression progressive de la taxe d’habitation, hausse du minimum vieillesse, emplois francs dans les quartiers, création de 50.000 places d’hébergement pour les sans-abri, ...)
Par contre, il est vrai que la méthode d’élaboration et de mise en œuvre n’est pas celle que j’ai en tête, qui passe par la discussion avec les associations et les syndicats puis par des négociations pour dégager, autant que peut se faire, un consensus social. Négliger les corps intermédiaires, imposer des décisions augmentera les fractures sociales dont souffre la France. Il faut aussi réformer cela !