Ce référendum organisé, à partir de demain 14 mai, par les syndicats de la SNCF (« êtes-vous pour ou contre la réforme que veut imposer le gouvernement ? ») pose une double question :

  • Dans une entreprise publique, est-ce aux seuls salariés de dire ce que doit être l’avenir de la société ? N’est-ce pas une forme de corporatisme ? En cas de réforme de l’éducation, est ce aux maîtres, voir aux élèves de se prononcer ? On voit la limite de l’exercice. Que ces salariés soient hostiles au changement, on n’a pas besoin d’un référendum organisé dans des conditions discutables, pour le savoir. Même si sur le statut de la société, sur l’ouverture à la concurrence et sur le statut privilégié des cheminots, on ne voit pas où les intérêts des salariés sont lésés.
  • Si le résultat de la consultation est positif, que se passera-t-il ? L’Assemblée nationale qui vient de voter cette réforme a une forte majorité, doit-elle se réunir à nouveau et se désavouer ? Le gouvernement ou, au moins la ministre responsable et le PDG de la SNCF doivent ils démissionner ? Si le résultat est négatif (peu probable), que feront les directions syndicales ?

Je comprends la nécessité de négocier, et c’est ce qui est en train de se passer, du moins avec l’UNSA et la CFDT. Mais il est clair que les lignes jusqu’au-boutistes de la CGT, de Sud et, un peu, de FO, visent une autre finalité que le paquet ferroviaire : il s’agit d’être l’adversaire du gouvernement, de la majorité et du Président. Voilà le sens de ce faux référendum.