Selon un rapport Dares (Direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques) du 25 janvier 2019, une baisse notable de 38 200 demandeurs d’emploi de catégorie A[1] a été relevée au quatrième semestre 2018, soit une diminution de 1,1% par rapport au troisième trimestre 2018, et une baisse de 1,5% en comparaison avec le quatrième trimestre 2017. Également, l’abaissement de 2,8% pour les catégories B[2] et l’augmentation de 1,1% pour les catégories C[3] laisse penser à une amélioration de la qualité du travail avec plus de demandeurs d’emplois qui passeraient de B à C. Finalement, le bilan est positif puisque toutes catégories cumulées, le nombre de chômeurs est en baisse sur le quatrième trimestre de 0,8% et de 0,3% sur un an.

La ministre du Travail Muriel Pénicaud s’est réjouie de ces chiffres, mais a rappelé que le taux est encore élevé et qu’il faudra travailler d’autant plus pour continuer à réduire les chiffres.

Au moment du grand débat national, les revendications sont nombreuses. Pourtant, il y a peu de référence au taux de chômage. En effet, on constate un certain détachement face au problème du chômage depuis ces six derniers mois. Les français se seraient-ils résignés ? Il y a bien eu de faibles appels de gilets jaunes à la participation de chômeurs, surtout depuis la publication du décret du 30 décembre 2018[4] visant à sanctionner plus sévèrement les « mauvais chômeurs » qui ne respecteraient pas leurs rendez-vous avec Pôle Emploi par des suppressions de l’allocation chômage par exemple. Au-delà de la polémique, ce dispositif est bien mis en place pour sanctionner ceux que l’on dénonce comme profiteurs du système et permettre un meilleur accompagnement pour les demandeurs d’emploi en règle représentant la majorité.

Les causes de ce chômage sont pourtant les mêmes et devraient concerner les gilets jaunes puisqu’un quart du taux est dû aux ruptures de CDD. Ces contrats courts sont au cœur du débat actuel, et le Président Macron souhaite introduire un système de bonus-malus pour les employeurs qui en abusent. Il s’agirait pour une entreprise de se voir sanctionner par le paiement de cotisations d’assurance-chômage plus élevées si elle a recours de manière excessive à des ruptures de contrats tels. L’inverse est aussi vrai, une entreprise verrait ses cotisations baisser si sa gestion salariale est plus éthique et orientée vers une embauche permanente. Reste encore à s’entendre sur la matérialisation concrète du dispositif entre cotisation dégressive, taux pivot ou prise en compte de la durée du contrat, le combat n’est pas terminé mais la perspective de limitation de l’usage abusif de ces contrats pervers est tout de même enthousiasmante.

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[1] Personne sans emploi, tenue d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi, à la recherche d’un emploi quel que soit le type de contrat
[2]Personne ayant exercé une activité réduire de 78 heures maximum par mois, tenue d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi
[3] Personne ayant exercé une activité réduite de plus de 78 heures par mois, tenue d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi
[4] Décret n°2018-1335 du 28 décembre 2018 relatif aux droits et aux obligations des demandeurs d’emploi et au transfert du suivi