Parmi les bancs des revendications, une fiscalité trop importante, ou encore un pouvoir d’achat amoindri ; des maux qui découlent directement de salaires faibles. Or, aucune accusation n’a été faite aux premiers responsables dans la ligne hiérarchique : les employeurs.

Plusieurs explications à cela caractérisent la nouveauté du mouvement. Outre la crainte de blâmer son patron, il y a surtout la diversité des participants. Les Gilets Jaunes représentent une masse hétérogène de profils. Certains viennent du privé mais perçoivent la qualité de grand patron comme inaccessible et parfois inconnue, d’autres de la fonction publique (ainsi leur employeur direct est bien l’État) ou encore sont eux-mêmes chefs d’entreprises. Alors la question qui se pose est celle du point commun qui a permis de sceller le groupe.

Tous paient des impôts !

La cause initiale de la hausse du carburant dépendait uniquement de l’État. Ainsi se sont rassemblés autour de revendications comme un surplus de cotisations, une fiscalité injuste et un pouvoir d’achat étouffé, des manifestants composites (retraités, chefs d’entreprises, salariés, fonctionnaires). Ils demandent un engagement équitable de l’État à l’image des interventions des années 1930 ou suite à mai 1968. L’État se présente ainsi comme l’interlocuteur privilégié en mesure de répondre à leurs maux, et comme une cible de choix facilitée par son rôle d’acteur public.