Hier s’étaient réunis en Bureau Politique les principaux membres du parti Les Républicains. La situation a bien été résumée par Jean-François Copé à la sortie : « Vous avez raison de n’avoir rien compris parce que rien n’a été tranché » ...

En effet, alors que Xavier Bertrand, candidat officiel à la présidentielle, trace sa route, les autres candidats putatifs à l’investiture LR en 2022 avaient demandé l’accélération du calendrier dans une tribune au Figaro lundi. Forts de leurs résultats dans leurs régions respectives, ce sont notamment Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez qui ont plaidé pour l’organisation d’une primaire dès que possible. Sauf que la réunion d’hier a montré que personne n’était d’accord…

Christian Jacob, président du parti, auquel le bureau a renouvelé sa confiance à l’unanimité hier, a donc, et pardonnez-moi l’expression, le cul entre deux chaises. L’idéal serait pour lui qu’un candidat naturel s’impose d’ici la fin de l’été : Bertrand semble le mieux placé, mais les quadras et les quinquagénaires du parti ne le portent pas tous dans leur cœur : tous ceux qui ont travaillé avec lui au Gouvernement le détestent !

S’ajoute à cela le fait que Jacob souhaite toujours une candidature de François Baroin, actuel maire de Troyes - mais cela fait maintenant bien longtemps qu’on attend de ce dernier qu’il se prononce. N’oublions pas non plus Retailleau et Barnier en embuscade... Bienvenue en Absurdie !

Il en reste que le principal absent, le président des Hauts-de-France, a réitéré sur TF1 hier qu’il était contre le principe d’une primaire et qu’il a toujours dit qu’il n’y participerait pas. Le risque d’avoir deux candidats de droite est donc sérieux.

Quoi qu’il en soit, il semblerait que le calendrier prévu par le député du Seine-et-Marne ait été entériné : le principe de la primaire devrait être soumis au vote des militants en Congrès le 25 septembre, avec une phase de sondages commençant le 20 septembre. Et si primaire il y avait, dans le cas où aucun candidat potentiel ne recueillerait d’intentions de vote nécessaires pour être au second tour des présidentielles, elles auraient lieu en novembre.

Résultat des courses : il me semble pertinent de rappeler les dernières lignes de la fameuse pièce de Samuel Beckett. « Allons-y », dit Estragon. Mais le dramaturge, dans une ultime didascalie, précise : « Ils ne bougent pas ».