Le remaniement ministériel annoncé hier soir laisse perplexe. J’avais cru comprendre qu’il devait montrer comment Nicolas Sarkozy prenait en compte les résultats, plutôt médiocres des élections municipales et cantonales. Ce qui aurait dû se traduire, me semblait-il, par un effort particulier dirigé vers le pouvoir d’achat, la fiscalité, le logement .... Or nous voyons apparaître dans notre ciel ministériel, outre M. Jégo comme nouveau Secrétaire d’État à l’outre-mer, un Secrétaire d’État à la famille, un au développement de la région capitale, un à l’aménagement du territoire et un à l’économie numérique, tous sujets éminemment respectables mais qui ne semblent pas au cœur des préoccupations actuelles des Français.

Reste une Secrétaire d’Etat au commerce extérieur pour essayer de lutter contre le déficit croissant depuis 2003 de notre balance commerciale, un à l’Industrie et un à l’Emploi, deux sujets centraux.

Pourtant ce remaniement a un sens politique, faites confiance à Sarkozy. C’est un message à l’UMP qu’il faut réconforter tant les barons du conservatisme se sentent délaissés et une récompense pour les deux Secrétaires d’Etat qui ont pris une ville à la gauche (MM. Chatel et Wauquiez), même si on vous dit que si ces municipales n’avaient aucune signification politique.
On a donc nommé des durs de l’UMP, fidèles de Sarkozy, pour rassurer les troupes. Accessoirement, par une belle opération tournante, M. Marleix se retrouve secrétaire d’État à l’Intérieur de manière à pouvoir préparer le redécoupage des circonscriptions électorales en vue des prochaines législatives, lui qui est chargé des élections à l’UMP ! Voilà une chose que le PS n’a jamais su ou osé faire et qui lui coûte cher. Il faudrait que les redécoupages soient faits comme dans les pays civilisés par une commission neutre composée de démographes, géographes, économistes, ....

Enfin ce pauvre M. Bocquel qui après avoir trahi son camp pour devenir Secrétaire d’État à la Coopération et à la francophonie se retrouve débarqué, sans doute pour avoir condamné la Françafrique, et finit aux anciens combattants. Quel destin !

Richard Yung