M. Vaclav Klaus est le président de la République tchèque. C’est un ultra libéral et, comme souvent ces gens là, c’est un anti européen passionné. Il n’aime pas le Traité de Lisbonne (c’est son droit) et refuse de signer l’acte de ratification malgré l’accord du gouvernement tchèque et des deux chambres du parlement, ce qui montre aussi que ce n’est pas un grand démocrate.

klausSon idée est donc de jouer la montre et de « tenir » (au sens Verdun) jusqu’aux élections générales britanniques en avril prochain qui devraient envoyer à Westminster une majorité conservatrice dirigée par David Cameron qui a fait du refus de Lisbonne un argument électoral et qui s’engage à consulter le peuple britannique par referendum sur la question (en lui demandant de voter contre). Mais voilà que la stratégie de M. Klaus s’enraye quelque peu puisque le premier recours devant la cour constitutionnelle, pour conflit avec la constitution tchèque, a été rejeté et que le second devrait être examiné rapidement. Ces juges indépendants, c’est vraiment une plaie ! Alors les fins penseurs qui entourent M. Klaus ont une idée géniale : qu’est ce qui peut créer le maximum de troubles dans la région ? La question des Sudètes, évidemment ! Pour les jeunes, non soixante-huitards, je rappelle qu’il s’agit des populations allemandes installées dans l’ouest et le nord de la Bohème qui ont été chassées à la fin de la guerre et dont les biens ont été nationalisés. Ils avaient servis de prétexte aux nazis pour envahir la Tchécoslovaquie en 1939.
Le sujet est donc encore très sensible surtout en Allemagne, en Bavière et en Autriche où ils sont plus d’un million.
L’idée de M. Klaus est d’obtenir une déclaration des 26 qui serait intégrée au nouveau Traité précisant qu’aucune revendication au titre des biens sudètes spoliés ne serait acceptée. Ceci nécessiterait bien sûr que tous les pays qui ont ratifié recommencent leur ratification. Voilà donc ces pauvres Sudètes otages d’Hitler, puis de Gottwald et maintenant de Klaus !
On me dit qu’il ne faut pas menacer M. Klaus de représailles financières ni le priver de son Commissaire européen dans la prochaine Commission parce que cela le fera paraitre comme le champion de l’indépendance et de la souveraineté tchèques.
Mon sentiment est qu’on ne peut rien faire avec des adversaires de l’Europe comme lui et comme MM. Cameron et Hague. Nous devons exprimer politiquement notre rejet de leurs agissements et de la ligne politique qu’ils expriment. Une déclaration solennelle des Parlements des pays qui leur sont opposés, cela aurait de la gueule.
Et nous devons nous organiser rapidement entre ceux qui veulent une Europe puissance pour avancer sans eux.