De Palerme où j’étais en mission de terrain sicilien avec l’ami Dominique Depriester, je passe à Strasbourg où le cercle de réflexion « inventer à gauche » animé par Michel Destot, le député-maire de Grenoble a organisé un colloque entre le SPD et le PS sur les perspectives européennes.

Drapeaux France AllemagneNous y retrouvons – outre des camarades de notre ancienne section de Munich, venus en voisins – de nombreux camarades anciens rocardiens ou issus de la fondation Jean Jaurès. 300 à 400 personnes ont fait le déplacement, beaucoup de jeunes et d’étudiants, des Genossen (camarades) allemands.
C’est un beau plateau avec Hubert Védrine, Herta Däubler-Gmelin (ancienne ministre de la justice), Günter Gloser (ancien ministre des affaires européennes), Michel Rocard, des syndicalistes du DGB et de la CFDT, Catherine Trautmann, Jean-Christophe Cambadélis, Axel Schäfer député, chargé des questions européennes au Bundestag, ... Sans faire un compte-rendu des débats, l’essentiel a été, m’a-t-il semblé, un certain réalisme sur les ambitions en matière de construction européenne, la volonté de choisir quelques projets communs à nos deux pays et à concentrer nos forces dessus, la nécessité de préparer de manière beaucoup plus approfondie la période qui peut s’ouvrir dès 2012 -2013 avec deux gouvernements socialistes en Allemagne et en France.

Le Monde fait un long papier d’une page sur le procès à venir de Jacques Chirac. Cela me donne l’occasion de dire que je ne partage pas l’admiration filiale que la majorité des Français semble lui vouer. Il n’a laissé aucune œuvre significative, il a commis un nombre respectable de meurtres et de trahisons politiques, il a bien vécu – et même un peu plus – de la République et surtout, il a montré une incapacité à saisir l’occasion unique que l’élection de 2002 lui a offert. Ayant été élu au second tour avec l’apport de toutes les voix de gauche, il pouvait en prendre acte et fonder un gouvernement d’union qui se serait appuyé sur une plate-forme ou un programme reprenant des propositions de droite comme de gauche (voir la programme du CNR en 1944). Il a préféré continuer à gérer sa petite boutique... Tout le monde n’est pas de Gaulle !