Deux jours à Londres en début de semaine et des contacts avec un certain nombre de parlementaires britanniques du Labour me donnent des sujets d’inquiétude. Les dirigeants m’ont donné l’impression d’être très tièdes sur l’engagement européen du Labour. Ils ne veulent plus être le parti qui parle « pour l’Europe » à une opinion publique britannique qui plus que jamais est, pour le moins, eurosceptique.

UK House  of Parliament

L’article publié le 14 novembre dans le Guardian par Douglas Alexander, Ministre des affaires étrangères dans le « Shadow cabinet » travailliste est aussi réservé : selon lui, la construction européenne est en pleine confusion, on ne sait plus quels en sont les objectifs (ce qui est  vrai). Il souligne que la crise récente en Grèce et en Italie, la nomination de deux dirigeants qui ne procèdent pas du suffrage universel, sont des dénis de démocratie et montre combien l’Europe serait éloignée des peuples.

C’est un argument pernicieux qui est utilisé par la droite souverainiste et par les adversaires de l’Europe. Je ne sache pas que les britanniques aient fait beaucoup pour renforcer le lien entre leur population et la construction européenne. De plus les procédures parlementaires ont été respectées en Italie et en Grèce même si les deux cas ne sont pas similaires.

J’ajoute qu’il n’y a plus de majorité à la Chambre des Communes, l’accord entre les Tories et les Lib Dem ayant vécu et la guerre entre les deux Nick (Cameron pour les Conservateurs et Clegg pour les Lib Dem) faisant rage.

Pour ne pas rester dans un mood trop pessimiste nous avons heureusement participé, aux Communes, au lancement des « French friends of Labour » avec plusieurs parlementaires amis et des responsables de celui-ci. De notre côté, Christophe Caresche, député de Paris, Liêm Hoang-Ngoc, député européen, Monique Saliou, représentante de François Hollande et Alain Clergerie responsable PS des « messagers du projet ». Surtout ce fût aussi l’occasion de faire connaitre notre candidate aux prochaines législatives, Axelle Lemaire, sur la circonscription Royaume-Uni et pays d’Europe du Nord. L’appui politique du Labour sera une grande aide et, visiblement, il sera au rendez-vous.

Nous avons du reste continué dès le lendemain en faisant campagne à Cambridge et Oxford où Axelle a réuni plus de quatre-vingt universitaires et étudiants français pour un débat sur l’Université et l’enseignement supérieur en France.