Le 22 janvier 2019 ouvre un nouveau chapitre pour l’histoire de l’amitié franco-allemande. Le président Emmanuel Macron, et la chancelière allemande Angela Merkel ont signé le traité d’Aix-la-Chapelle pour une convergence politique plus poussée entre les deux pays.

La date n’est pas anodine puisque cinquante-six ans auparavant le couple Adenauer/De Gaulle signait le traité de l’Élysée. Comme une prolongation de l’entente franco-allemande, le nouveau traité d’Aix vient tracer un chemin de consolidation pour pallier la fragilisation de l’Europe.

Finalement, le traité dans son contenu est prometteur d’alliance économique et politique, mais aussi culturelle, et sociale.
Il prévoit notamment une coopération transfrontalière accrue, une collaboration au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies et la création d’une assemblée parlementaire génératrice d’idées franco-allemande composée de cent élus (cinquante français, cinquante allemands).
Un beau projet européen est aussi l’occasion pour nos vils populistes locaux de tenter de s’emparer de l’opinion publique en appelant à des présages exubérants tels que la mise sous tutelle de l’Alsace, ou le partage du siège à l’ONU voire une cession de la souveraineté française. Tout est bon pour Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan pour un peu de publicité dont se nourrit leur respective caricaturale carrière politique au goût amer d’incompétence et d’absurdité.

Il convient aussi de valoriser les mesures de rapprochement économique en zone transfrontalière – Alsace, afin de stimuler et faciliter la vie des citoyens amenés à se rendre régulièrement de l’autre côté de la frontière.
Culturellement, la promotion du bilinguisme n’est pas nouvelle mais revient sur les devants de la scène comme symbolisant le nécessaire partage interétatique au sein de l’Union.
Il est également question de projets au cachet innovant comme la reconversion de la zone de Fessenheim en parc d’activités sur la transition énergétique, l’innovation et la mobilité transfrontalière ; ainsi qu’une coopération dans le secteur spatial et les nouvelles technologies.

Ce traité intervient à un moment opportun alors que l’Union Européenne est déchirée par la montée du populisme et de l’euroscepticisme, le déclin de l’État de droit, ou encore le rejet du système et l’exclusion par le Brexit. Diffuser une image solide de la coopération entre deux États membres aussi forts permet de rappeler les bienfaits de l’Europe, ses valeurs de respect, et la manifestation de son unité dans la diversité à ceux qui les ont oubliés.