Les Échos, Guillaume de Calignon / Journaliste | Le 02/11 à 07:00

La consommation a progressé de 0,7 % au troisième trimestre.

Les Français ont délié leur bourse au troisième trimestre, et c'est de bon augure pour la croissance à court terme. La consommation des ménages en biens a progressé de 0,7 % par rapport aux trois mois précédents, tirée par la baisse du prix du pétrole. Quand on enlève l'énergie et que l'on s'intéresse aux seuls biens fabriqués - le coeur des dépenses des ménages -, alors la consommation a même grimpé de 1,1 % en un trimestre. « Après un très bon premier trimestre, la consommation avait faibli au deuxième trimestre par contrecoup. Le chiffre du troisième trimestre prouve que la consommation redémarre vraiment, en phase avec la progression du pouvoir d'achat », explique Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l'Insee. Autre point positif, à part une petite baisse des dépenses dans l'alimentation, tous les postes de dépenses (habillement, automobile, équipement du logement...) ont augmenté.

Voilà qui est de bon augure pour la croissance du troisième trimestre, publié le 13 novembre. D'autant que le moral des patrons est, lui, au plus haut depuis l'été 2007 et que les exportations sont plutôt bien orientées grâce à la dépréciation de l'euro. Pour les économistes de Natixis, la croissance pourrait même être meilleure qu'attendu (l'Insee table sur + 0,2 %) et atteindre 0,4 %.

Reprise

Sur l'année, la consommation en biens et en services devrait grimper de 1,6 %, aussi vite que le pouvoir d'achat. Pour l'Insee, les dépenses des ménages devraient contribuer à hauteur de 0,8 point environ à la croissance du PIB cette année, qui atteindrait 1,1 %. « La reprise est essentiellement tirée par la consommation. C'est le principal facteur d'accélération de l'activité en France en 2015 », souligne Vladimir Passeron. Cette année, seuls l'investissement des ménages et celui des administrations publiques devraient peser sur la croissance. Le premier devrait baisser pour la quatrième année consécutive malgré les différents plans en faveur de la construction et la politique monétaire de la Banque centrale européenne qui tire les taux vers le bas. L'investissement public pâtit lui, des économies budgétaires, de la baisse des dotations aux collectivités locales et du fait que 2015 est une année d'élections régionales. Mais c'est un des espoirs de 2016 : que ces deux variables ne reculent plus.

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