L'étude annuelle KPMG sur les investissements étrangers réalisés dans les métropoles mondiales place l'Ile-de-France en tête pour les centres de recherche et développement avec 47 projets en 2018. Tous types d'investissement confondus, la région se situe au deuxième rang mondial derrière Londres.

Les Echos, Par Dominique MALECOT, Publié à 06h50, Mis à jour à 07h37

Paris est désormais la deuxième destination au monde des investissements internationaux réalisés en 2018, derrière Londres mais devant Singapour, selon l'étude Global Cities Investment Monitor rendue publique ce mardi. Suivent Dubai, qui conserve sa quatrième place, New York, qui en gagne une, et Shanghai qui rétrograde du cinquième au sixième rang.

« Dans le contexte du Brexit, l'Ile-de-France est de loin la première région en Europe continentale en tant que terre d'accueil des investissements internationaux, explique aux « Echos » Lionel Grotto, directeur général de Paris Region Entreprises, la structure régionale d'accompagnement des investisseurs étrangers. Quand, en 2018, l'Ile-de-France reçoit plus de 400 implantations, la deuxième région européenne, Barcelone, n'en attire que 215, tandis que Dublin souvent citée parmi une des principales concurrentes de la région, n'est que quatrième après Madrid avec seulement 132 projets. »

Numéro un pour la recherche

Particulièrement encourageant pour l'avenir, Paris se situe au premier rang mondial des investissements de recherche et développement (R & D) avec 47 projets (+34 %), devant Singapour (42 projets), Bangalore (33), Barcelone (29) et Shanghai (24). La région capitale enregistre une progression de 34 % du nombre de projets entre 2017 et 2018. « Les investissements en R & D sont particulièrement stratégiques, poursuit Lionel Grotto. C'est la première brique de la production de savoirs et de la reconquête industrielle. De plus, les emplois induits par les créations et les extensions de centres de R & D sont hautement qualifiés et porteurs de forte valeur ajoutée. »

Globalement, l'Europe capte 43 % des investissements internationaux, ce qui en fait la première destination du monde dans ce domaine. Elle perd cependant trois points. La zone Asie-Pacifique est certes encore loin avec une part de 27 %, mais elle progresse de 17 %. Troisième destination, l'Amérique du Nord capte 12 % des investissements internationaux et cède 1 %. Elle est suivie de l'Amérique du Sud, qui progresse de 34 % pour atteindre une part de 10 %. C'est un vrai retour pour cette région qui avait été particulièrement dotée un temps avant de sombrer dans le classement, notamment en raison des incertitudes sur l'économie brésilienne. Le Moyen-Orient progresse de 10 % et l'Afrique de 7 % pour atteindre ex aequo une part de 4 % des investissements internationaux.

Le logiciel en tête

Toujours au niveau mondial, ces investissements concernent traditionnellement, notamment en R & D et avec des évolutions contrastées, les logiciels et les technologies de l'information, suivis des télécommunications, des services aux entreprises, des équipementiers automobiles, des constructeurs automobiles et de l'équipement industriel.

« Cette étude est une triple reconnaissance, celle de l'attractivité de la région Ile-de-France en général, celle de sa capacité à s'être imposée dans la compétition post-Brexit et celle de la reconnaissance industrielle de notre région, qui attire désormais le plus de centres de R & D dans le monde, explique aux 'Echos' la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse. C'est le fruit de trois ans de travail, car, derrière la bataille de l'attractivité, c'est la bataille de l'emploi. »

Réalisée depuis des années par KPMG pour l'association de grandes entreprises Paris Ile-de-France Capitale Economique, à laquelle s'est jointe cette année Paris Region Entreprises, cette étude ne prend en compte que les investissements dits « greenfield » recensés dans le monde entier par la base de données du « Financial Times ». En sont exclus les fusions-acquisitions, les privatisations et alliances, les investissements purement financiers et les joint-ventures.

Dominique Malécot

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