Le ministre des Affaires Étrangères, Jean-Yves Le Drian, a clos hier la conférence annuelle des ambassadeurs.

Parmi les points qu’il a abordés (voir son discours) il a redit l’engagement européen de la France en particulier en matière de Défense et la nécessité de garder des relations amicales avec le Royaume-Uni, même en cas de Brexit dur.

Il a redit le rôle de puissance d’équilibre que doit jouer la France dans le règlement de différents conflits comme l’Iran, l’Ukraine, la Syrie, ...

Il a également donné les détails sur la réforme de l’enseignement français à l’étranger (voir l’extrait ci-dessous), avec le doublement d’ici 2030 du nombre d’élèves (700.000), une dotation de 25 millions d’euros et un engagement du ministère de l’éducation nationale de détacher 1000 enseignants de plus.

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Je pense d’abord à la réforme de l’enseignement français à l’étranger. Le Président de la République l’a rappelé avec force mardi : ce sujet est au cœur de notre politique d’influence : il est au croisement de nos politiques de développement et de rayonnement culturel et linguistique. Et c’est un service public essentiel pour nos compatriotes de l’étranger. Je le dis devant plusieurs parlementaires qui les représentent et savent mieux que personne l’importance stratégique pour notre pays de disposer d’un enseignement français à l’étranger performant, dans un contexte de concurrence exacerbée.

Le Président de la République a fixé le cap : doubler le nombre d’élèves accueillis dans les lycées et écoles d’ici à 2030. Et je veux le dire avec force : cet objectif très ambitieux, nous allons le tenir, tout en préservant ce qui fait l’excellence du système français, le socle sur lequel il est fondé : les valeurs de l’enseignement « à la française », son capital humain et son modèle pédagogique. C’est dans cet esprit que nous avons travaillé, avec le Ministre de l’Éducation nationale au plan de développement de l’enseignement français à l’étranger.

J’aurai l’occasion d’y revenir en détail publiquement dans les toutes prochaines semaines mais souhaite d’ores et déjà attirer votre attention sur trois dimensions majeures de ce plan de développement :

  • D’abord, afin d’accueillir davantage d’élèves dans des conditions attractives, nous allons élargir le cercle des partenaires, au-delà des établissements actuellement homologués. Et je vous demande d’aller chercher les investisseurs, les associations, les établissements qui vous aideront à consolider l’offre française. Sachant que l’homologation restera exigeante même si ses procédures seront simplifiées.
  • Ensuite, nous allons accroître le nombre de professeurs. Je salue la décision de Jean-Michel Blanquer de détacher rapidement 1000 titulaires supplémentaires dans les prochaines années. Mais les ressources locales devront également être mobilisées, en lien avec les établissements de formation et d’enseignement supérieur. De tels cercles vertueux ont été enclenchés au Maroc, au Liban et au Mexique. Et la qualité sera bien sûr pleinement au rendez-vous. Le Président l’a rappelé : la formation des enseignants est clé. La mise en place d’un master spécialisé y contribuera.
  • Enfin, il est nécessaire de se donner les moyens de ces ambitions. Ce sera chose faite car, comme je l’ai demandé et obtenu, l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger, colonne vertébrale de notre offre d’enseignement dans le monde, disposera de 25 M€ supplémentaires dès 2020.

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