13 août 2025

Taco et le tsar

On nous annonce une rencontre entre Trump (l’homme aux cheveux orange et à la casquette rouge) avec Poutine (l’homme qui ne sourit jamais) en Alaska, lieu bien choisi car terre glacée et anciennement russe. Pour que les choses soient claires ni le Président de l’Ukraine ni les Européens ne sont conviés à cette petite fête, alors qu’il s’agit de  dépouiller la première et de demander aux seconds de financer la reconstruction de ce qui restera d’Ukraine. Cela rappelle furieusement la conférence de Munich de 1938 au cours de laquelle Hitler, Chamberlain et Daladier découpèrent la Tchécoslovaquie.

         Trump avait brandi un ultimatum et menacé la Russie de ses sous-marins nucléaires. Le résultat, c’est une invitation à prendre une tasse de thé à la maison, car Trump Always Chickens Out (Trump Se Dégonfle Toujours)) comme disent de nombreux Américains.

En fait Trump se fiche de l’Ukraine comme de son premier col marin. La seule chose qui l’intéresse c’est de faire signer à Poutine un accord quelconque ; il se promènera ensuite sur les estrades en clamant qu’il est l’Homme de la Paix (et merci pour le prix Nobel).

     Poutine, lui, applique la tactique dite Gromyko : oui je suis pour un cessez le feu et pour une paix durable avec l’Ukraine. Aucune difficulté à signer ! Mais cependant la Russie a quelques conditions qu’elle souhaite voir remplies, celles du mémorandum d’Istanbul (juin 2025) clairement énoncées :

reconnaître la suzeraineté russe sur la Crimée, le Donetsk, Louhansk, Kherson, Zaporijia / pas d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN  / la démilitarisation de ce pays (dès lors plus facile à envahir) / l’arrêt de livraison d’armes étrangères / reconnaissance de l’influence russe

Poutine va donc jouer avec ces conditions que l’imbécile Trump serait bien capable d’accepter, et gagner du temps en empêchant la mise en place de nouvelles sanctions américaines.

Tout cela est parfaitement inacceptable par l’Ukraine et par l’Union Européenne. J’ai confiance en Zelenski, mais pour ce qui nous concerne nous devons montrer de la fermeté à l’égard des deux protagonistes et refuser tout faux accord.

Richard Yung

Richard Yung, Sénateur des Français de l'étranger de 2004 à 2021, partage ici ses réactions à l'actualité.

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