11 septembre 2025

la France blessée et l’Europe

     Voilà qui est fait. La chute du gouvernement Bayrou n’est une surprise pour personne. Obsédé par la dette, il en avait fait sa seule et unique ligne politique. Sur le fond, il avait en grande partie raison car cette dette et sa charge annuelle obscurcissent toute perspective d’avenir. Elle ne permet pas d’investir dans le futur, et nous fait vivre sous la tutelle bienveillante de la BCE.

Une des fautes de Bayrou, tout comme de Macron, c’est le refus de négocier avec les autres forces politiques ainsi qu’avec les syndicats. Je me souviens qu’en 2017 nous étions nombreux à dire à Macron d’entrer en débat avec la CFDT et Laurent Berger pour préparer les grandes réformes sociales. Il l’a toujours refusé, par inexpérience et peut-être par orgueil. C’est une des raisons qui m’ont amené à quitter le mouvement macroniste – qui en fait n’existait guère.

C’est un des défauts des Français de considérer que la dette publique ne les concerne pas et que c’est la responsabilité des politiques. Alors qu’en fait l’alourdissement de la dette, en tous cas ces dernières années, a permis aux entreprises de passer le cap difficile du Covid, de maintenir le pouvoir d’achat des Français, de répondre aux différentes crises sociales.

La France est affaiblie financièrement mais aussi politiquement. Alors qu’elle a été un des principaux piliers de l’Union européenne et, ensemble avec l’Allemagne, son moteur dans de nombreux domaines, elle est aujourd’hui en déclin. Les autres pays de l’Union, que la France a longtemps considéré de haut avec son arrogance bien connue, doutent maintenant de sa capacité politique et seront prudents à la suivre sur telle ou telle initiative.

Il faut de toute urgence, comme l’a si bien montré le rapport Draghi, redresser la croissance, l’innovation, les exportations.

Mais y a-t-il un consensus en France pour ce faire ?

Richard Yung

Richard Yung, Sénateur des Français de l'étranger de 2004 à 2021, partage ici ses réactions à l'actualité.

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