14 décembre 2025

Qui connait la Guinée-Bissau ?

   Je reviens d’un voyage d’une semaine en Guinée-Bissau, et j’ai pensé que quelques mots sur ce pays peu connu pourraient vous intéresser.

Petit pays de 1,5 million d’habitants situé entre le Sénégal et la Guinée-Conakry, lusophone mais où le français est assez pratiqué, il comporte une partie continentale et un archipel de près de 90 îles, les Bijagos, dont une grande partie est inscrite par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité et fermée au tourisme.

Son histoire est mouvementée. Le pays accède à l’Indépendance en 1974 juste après la Révolution de oeillets au Portugal et après une longue lutte menée par la PAIGC, Parti pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert, dirigée par le charismatique Amilcar Cabral. Le projet de ce leader tiers mondialiste et socialiste était de réunir la Guinée et le Cap-Vert en un seul pays. Malheureusement après quelques années d’une politique sociale et économique très avancée, Cabral fut assassiné par la police secrète portugaise, la PIDE.

En 1980 a lieu le premier d’une longue série de coups d’Etat. L’instabilité politique se généralise. Cap-Vert et Guinée vont se séparer et les métis d’origine capverdienne sont chassés du pouvoir qu’ils monopolisaient par les Guinéens beaucoup plus africains. Un projet d’union avec la Guinée ex française persiste quelque temps, porté par Sékou Touré, mais échoue. Le dernier coup se déroule pendant que nous y sommes, le 23 novembre. L’armée chasse une fois de plus le Président au moment même des élections présidentielles.

Le plus grave reste que le pays est un des plus pauvres du monde. Sa principale ressource est la noix de cajou alors même qu’il regorge de nombreuses ressources minières et d’eaux très poissonneuses.  A cela s’ajoute le fait que la Guinée Bissau est un de principaux points d’entrée de la drogue en provenance d’Amérique centrale, et considérée comme un des Narco-Etats. Le manque total de contrôle de ses frontières et la corruption générale en sont les raisons essentielles.  

Néanmoins la visite des quelques îles ouvertes au tourisme est d’une grande richesse. Les populations ont su résister aux sirènes du monde moderne et continuent à vivre traditionnellement avec leur organisation sociale traditionnelle, leurs rites animistes, tout en étant accueillants aux rares visiteurs. A voir avant que le téléphone, internet et autres modernités n’envahissent le pays.

DR

Richard Yung

Richard Yung, Sénateur des Français de l'étranger de 2004 à 2021, partage ici ses réactions à l'actualité.

Voir tous les articles de Richard Yung →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *