par C’est venu comme une surprise : la signature d’un traité de défense mutuelle entre l’Arabie saoudite et le Pakistan. On comprend que l’attaque de Doha au Qatar il y a quelques jours ait choqué l’Arabie et les autres monarchies pétrolières du Golfe !
Depuis la signature en 1945 d’un Pacte de défense appelé “le pacte du Quincy” (nom du croiseur sur lequel se trouvait Franklin Roosevelt à son retour de la Conférence de Yalta) avec Ibn Saoud, les Etats-Unis garantissaient la sécurité du royaume et de la famille saoudienne en échange d’un approvisionnement (quasi) illimité en pétrole.
Ce pacte – dont on n’est pas sûr qu’il ait été réellement signé – a évidemment vieilli depuis 80 ans et la situation politique et militaire du Golfe a beaucoup changé. Les Etats-Unis, surtout depuis Trump, ne garantissent plus rien et au contraire appuient la politique d’agression d’Israël (adieu les accords d’Abraham). L’Arabie cherche donc à juste titre d’autres partenaires. Le Pakistan est de ceux de la région, qui de plus dispose de l’arme nucléaire. Ceci étant, la même chose est vraie de l’Inde, un pays plus sûr politiquement que le Pakistan sujet à de fréquents coups d’Etat militaires et à une démocratie à géométrie variable. “L’Inde comprendra “dit Riyad. Mais rien n’est moins sûr, compte tenu de l’état de guerre prévalant entre les deux pays.
Autre question : quelles seraient les conséquences de la mise en oeuvre pratique de ce traité ? En cas de menaces ou d’attaques contre l’Arabie, est-ce que le Pakistan emploierait son arme nucléaire contre Israël ? Chacun comprend que cela signifierait l’entrée en jeu immédiate des Etats-Unis. C’est donc une alliance peu convaincante.
Il s’agit plutôt d’une mise en garde de l’Arabie aux Etats-Unis pour leur manifester sa défiance et en même temps d’une façon de menacer l’Iran chiite et ennemi juré.
