Le 1er février, le sénat a reçu la visite de la baronne Hayman, speaker (c'est-à-dire présidente) de la chambre haute du Parlement britannique, la chambre des Lords, accompagnée de sir Richard Homes, l’ambassadeur à Paris.
Nous avons commencé par une séance de travail commune aux commissions des lois et des affaires étrangères.
Mme Hayman a souligné que contrairement à une idée répandue, la chambre des Lords n’était pas à dominante masculine, blanche, aristocratique et conservatrice. Son élection en témoigne : femme, ministre, membre des Communes, travailliste. Beaucoup de minorités se retrouvent dans ses membres nommés, et le fait qu’il n’y ait pas de majorité politique rend les débats beaucoup plus ouverts.
Elle est la première speaker à avoir été élue, en juin dernier. Jusque là le speaker des Lords était le lord Chancelier, qui présentait cette caractéristique étonnante pour un régime qui respecte – en gros – la séparation des pouvoirs, d’être à la fois membre du gouvernement (ministre de la justice) et président d’une chambre du Parlement. La chambre des Lords, qui pendant des siècles a été composée d’abord de pairs héréditaires (dont la plupart ne siégeaient jamais) auxquels s’ajoutaient des pairs nommés à vie, en fonction des services rendus à la Couronne, a subi un premier toilettage d’importance en 1999 avec la suppression progressive des pairs héréditaires et l’élection du speaker par ses collègues.
Une seconde réforme est débattue, qui irait encore plus loin : la moitié des sièges de lord seraient élus pour une durée de 15 ans dans des circonscriptions analogues à celles des élections au Parlement européen. L’autre moitié serait nommée avec 20% de personnalités non politiques choisies pour leurs compétences, et 30% par les grands partis. Ce serait une réforme considérable, puisqu’elle mettrait la seconde chambre sur un pied d’égalité ou de quasi égalité avec la chambre des Communes, ce qui n’était pas le cas puisque ses membres étaient nommés et que les lords héréditaires étaient politiquement faibles. Mais poserait la question des relations entre les deux chambres en cas de désaccord persistant sur un projet de loi.
La Speaker a ensuite été reçue dans l’hémicycle et poursuivit une visite protocolaire. La délégation a été reçue à déjeuner par M. Poncelet, président du Sénat.