Le PS avait déposé à l'Assemblée Nationale et au Sénat une proposition de loi visant à démocratiser l'élection des sénateurs et à y permettre ce qui est l'essence de la démocratie, l'alternance. Il nous semble qu'aujourd'hui, disposant de la majorité des communes de France, surtout les grandes, des départements et des régions, le moment était venu de refléter cela dans la composition du Sénat. Notre proposition de loi visait à corriger cette situation inacceptable et à instaurer un mode de scrutin juste.
Il n'en sera rien puisque la commission des Lois du Sénat a décidé ce matin d'y opposer une « question préalable », c'est à dire en fait de recommander le rejet de la proposition sans discussion. Ceci en dit long sur ce que d'aucuns ont cru être la volonté de dialogue de la majorité. Elle a explicitement indiqué son refus de changer quoique ce soit au mode de scrutin inique actuel qui permet aux petites communes rurales d'être prépondérantes. Elle a également refusé de discuter l'accroissement nécessaire du nombre de grands électeurs pour les sénateurs des Français établis hors de France.
Je regrette personnellement ce manque de dialogue. Celui-ci aurait permis de rapprocher les points de vue de la majorité et de l'opposition, y compris en vue de l'important débat sur la réforme constitutionnelle. Je suis de ceux qui pensent que celle-ci contient un certain nombre de propositions importantes pour notre pays mais qu'il eût fallu que la majorité indique au moins son intention de discuter en même temps ou peu de temps après la réforme du mode d'élection des sénateurs.
C'est une occasion manquée et nous ne pouvons qu'en être tristes.