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Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

Mandat que j'ai eu l'honneur de faire vivre de 2004 à 2021.
Ce site est une image à la fin de mon mandat.
Vous y trouverez plus de 2 000 articles à propos des Français de l'étranger. C'est un véritable témoignage de leur situation vis-à-vis de l'éducation, de la citoyenneté, de la protection sociale, de la fiscalité, etc. pendant ces 17 années.

Je me suis retiré de la vie politique à la fin de mon mandant en septembre 2021, je partage désormais mes réactions, points de vue, réflexion sur https://www.richardyung.fr

Merci de votre visite.

Richard Yung
Octobre 2021

En lien avec ma visite dans le Calaisis, je vous propose cet article du Monde.

Le Monde, 23.03.10

A peine confirmé dans ses fonctions, Eric Besson devait se rendre, mardi 23mars, à Calais, territoire symbole, où il a fait procéder, le 22septembre 2009, à l'évacuation de la "jungle", ce campement sauvage de migrants en attente de passage pour l'Angleterre. Six mois après, le ministre de l'immigration et de l'identité nationale devait inaugurer avec Phil Woolas, son homologue britannique, un centre de coordination opérationnelle franco-britannique.

"Le Calaisis n'est plus une plateforme du trafic international de migrants, selon M.Besson. Le nombre d'étrangers en situation irrégulière sur le littoral français de la Manche et de la mer du Nord n'est plus que de 150 à 200, contre un millier voici encore quelques mois."

Sur le terrain, la situation est loin d'être aussi claire: sur la seule commune de Calais, la préfecture estime que les migrants sont quelque 150 individus. Les associations La Belle étoile et Salam, qui distribuent chaque jour, midi et soir, près de 200 repas, estiment qu'ils sont actuellement 250 à 300 à errer dans la commune.

"IL NE FAUT SURTOUT PAS QU'ILS SE POSENT"

Depuis le démantèlement de la jungle, ils n'ont plus d'endroit où se poser. Cet hiver, ils n'ont trouvé refuge dans un gymnase ouvert par la municipalité que les soirs où le mercure tombait en dessous de moins 5 degrés. Dès que la température remontait, ils se retrouvaient dehors pour s'agglutiner autour.

Depuis que ce local grand froid a été fermé le 12 mars, il leur faut trouver, chaque soir, un coin pour passer la nuit. Dans les fossés, sous les ponts, dans les dunes, sous des auvents cachés à la vue des passants… Certains s'installent dans des wagons de marchandises stationnés sur d'anciennes voies de chemins de fer menant aux entrepôts, tendant au-dessus une bâche ou une couverture en guise de toit.

Dans tous les interstices de la ville, ils cherchent, par petits groupes, à se mettre à l'abri des intempéries et des forces de l'ordre. "Tout ce qui ressemble à un semblant d'habitacle, d'abri est détruit par la police. Il ne faut surtout pas qu'ils se posent", explique Myriam Guerey, du Secours catholique.

La police les interpelle régulièrement avant, pour la plupart, de les relâcher. Le préfet du Pas-de-Calais, Pierre de Bousquet de Florian, explique que l'objectif est de placer en rétention "les personnes dont la procédure d'éloignement a des chances d'aboutir" –ceux pour lesquels le pays d'origine délivrera un laisser-passer consulaire ou dont l'expulsion ne risque pas d'être stoppée par le juge des libertés et de la détention ou annulée par le tribunal administratif.

"Quand ils se font arrêter entre 22 heures et 23 heures pour être relâchés à 2 heures du matin, ce n'est plus de la prévention pour qu'ils ne s'installent pas, c'est du harcèlement", dénonce Jean-Claude Lenoir, de Salam. Pour les associations, l'intensification des contrôles et des interpellations depuis le démantèlement de la jungle ne résout rien. Il ne fait que contraindre un peu plus les migrants à l'errance, l'insécurité et la dispersion. Face à la pression, ils se sont déplacés vers la région de Dunkerque, la Belgique et la Hollande.

"AUCUNE VRAIE ISSUE"

Le préfet affirme cependant qu'"il n'y a pas un migrant à qui rien n'a été proposé, que ce soit une aide au retour ou la possibilité de demander l'asile". Un bureau de demande d'asile a été ouvert sur Calais depuis mai 2009. Mais faute de places en Centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA), la plupart continuent de vivre dehors, même lorsqu'ils obtiennent une autorisation provisoire de séjour (APS) pour déposer un dossier. Restent tous ceux qui ne peuvent accéder à une procédure d'asile en France, en vertu du règlement de Dublin qui prévoit que l'examen de leur demande relève du premier Etat européen qu'ils ont foulé.

"Aucune vraie issue ne leur est proposée", déplore Mathieu Quinette, de Médecins du Monde. En première ligne, les associations savent que leur action, nécessaire, ne résout en rien le problème qui appelle avant tout une réponse européenne. "Le gouvernement ne cherche qu'à masquer le phénomène, à rendre invisibles les migrants, sans s'intéresser à leur devenir", dénonce Michel Delanoy, aumônier du Secours Catholique.

Laetitia Van Eeckhout