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Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

Mandat que j'ai eu l'honneur de faire vivre de 2004 à 2021.
Ce site est une image à la fin de mon mandat.
Vous y trouverez plus de 2 000 articles à propos des Français de l'étranger. C'est un véritable témoignage de leur situation vis-à-vis de l'éducation, de la citoyenneté, de la protection sociale, de la fiscalité, etc. pendant ces 17 années.

Je me suis retiré de la vie politique à la fin de mon mandant en septembre 2021, je partage désormais mes réactions, points de vue, réflexion sur https://www.richardyung.fr

Merci de votre visite.

Richard Yung
Octobre 2021

Sud Ouest, 21 novembre 2010

Le Sénat va examiner un amendement inspiré par le Girondin François Korber pour la gratuité de la télé.

En 1985, Rober Badinter, alors Gardes Sceaux, obtenait de haute lutte l'arrivée de téléviseurs en prison. « Et puis quoi encore ! » À l'époque, l'irruption du petit écran dans les cellules avait été saluée par un concert de récriminations.

Aujourd'hui, il ne viendrait à l'idée de personne d'enlever les postes. L'étrange lucarne aide non seulement à lutter contre l'angoisse et à prévenir le suicide, mais elle maintient un lien avec l'extérieur. Il y a vingt-cinq ans, Robert Badinter avait quitté le gouvernement avant d'avoir pu instaurer la mise à disposition gratuite des appareils. Le 29 novembre prochain, au moment où il s'apprête à se retirer de la vie politique, l'ancien ministre essaiera de rattraper le temps perdu. Ce jour-là, le Sénat, l'assemblée à laquelle il appartient, devrait examiner le budget de la Justice. Et aura à se prononcer sur un amendement, déposé par l'élu PS Richard Young, qui vise à supprimer les locations payantes.

Le rebond de ce débat porte la signature de François Korber. Après vingt-cinq ans passés derrière les barreaux, l'ancien jeune loup du RPR girondin donne le tournis à l'administration pénitentiaire et au ministère de la Justice. Il les braque avec une arme on ne peut plus légale : le droit. L'association Robin des lois, dont il est le délégué général fondateur, a été partie prenante de la réflexion ayant abouti à cet amendement.

Les détenus français ne sont pas égaux devant les télécommandes. D'une prison à l'autre, les loyers mensuels varient de 6 euros, comme c'est le cas à Mont-de-Marsan, à 42 euros. Selon la Cour des comptes, rien ne justifie cette jungle tarifaire dont profitent les sociétés de location et les associations socioculturelles chargées de l'exploitation du parc des récepteurs. Nombre d'entre elles dégagent des marges confortables après avoir ponctionné des prisonniers aux revenus déjà maigrelets.

« La télé doit faire partie du minimum carcéral. Un poste fixé au mur une fois pour toutes, cela n'empêchera tout de même pas la terre de tourner ! s'exclame François Korber. Je sais que certains vont encore dire : ils sont nourris, logés et en plus ils ne paient pas la télé. Si ce n'est que, souvent, ils sont à trois par cellule, que l'administration ne dispose que de 3 euros par jour et par détenu pour les repas et qu'il y a de moins en moins de travail pour les prisonniers. »

La peur d'un effet d'annonce

Selon les chiffrages en possession de parlementaires, le coût de la gratuité se monterait la première année à 7,6 millions d'euros du fait notamment des frais d'acquisition et d'installation des antennes TNT dans les 193 établissements pénitentiaires. Par la suite, le poste entretien et maintenance ne devrait pas dépasser 4 millions.

Le sénateur Richard Young propose de financer la mesure par les sommes que l'État doit récupérer sur le budget de l'aide juridictionnelle. Destinée aux justiciables démunis, elle est souvent attribuée à des gens qui n'y ont pas droit.

Pour l'instant, la chancellerie ne veut pas entendre parler de gratuité. Sous pression depuis la publication du rapport de la Cour des comptes, le ministère de la Justice a adressé un mail aux directeurs des établissements pénitentiaires. Un courrier très technique, incompréhensible pour le profane, d'où il ressort que la location pourrait être bientôt fixée à 8 euros par mois. Ce qui serait déjà un gros progrès.

« J'ai peur que ce soit un effet d'annonce. Et qui nous dit que ces 8 euros ne deviendront pas 20 ou 30 dans les années à venir ? » insiste François Korber. « La gratuité est dans les tuyaux », fanfaronnait ainsi Pascal Clément, alors garde des Sceaux en 2006. Apparemment, ils étaient sacrément bouchés…